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vendredi 2 décembre 2011

Milford Sound

Parc National de Fjordland

Pour cette excursion j'ai choisi Kiwi Discovery car ils avaient un tarif préférentiel en réservant par internet et leur bus dispose d'un accès WIFI tout au long du voyage. Car avec les 300 kilomètres avant d'arriver à destination, je suis bien parti pour 10 heures de bus. Alors autant s'occuper. Par contre je n'ai pas fait gaffe mais j'avais plein de bons de réduction dans les petits fascicules délivrés dans les bureaux des I-Site et j'avais un coupon qui aurait pu me permettre de payer encore moins cher. Tant pis pour moi.
Ce matin, j'ai levé le camp vers 6h30, la collecte s'effectuant en ville à 8 heures et je voulais arriver en avance afin de disposer d'une bonne place, côté hublot, du côté gauche. Ainsi comme on roule à gauche, je verrais bien le paysage sans aucun obstacle, c'est tactique. Étant bien en avance à Queenstown, je me suis un peu baladé dans le centre ville, entrant dans une galerie marchande afin de chercher la présence de prises électriques qui auraient pu me permettre de recharger l'ordinateur. 
Je profite de chaque petit temps mort pour charger un peu car je n'ai plus le chargeur de voiture qui était si pratique dans le précédent van. J'ai relevé le modèle : Projecta 120W inverter power-can IM120. Indispensable en voyage. Dans la galerie j'ai bien trouvé des prises mais aucune ne fonctionnait, en fait il y avait un interrupteur à clef devant chaque prise, positionné à off. En revanche j'ai remarqué une boutique de téléphones portables. Peut être auront ils un cordon compatible. J'irai demain, ça ouvre à 9h la semaine et 10h le week-end. Étant dans l'incapacité de savoir quel jour on sera demain, j'ai été obligé d'allumer le téléphone et de regarder le calendrier ! Demain c'est samedi, c'est malin, je vais devoir poiroter en ville.

Mirror Lake

Quand le bus est arrivé, il avait déjà fait la tournée des hôtels alentour et était déjà rempli. Heureusement pas complètement, j'ai pu avoir le siège que je voulais. Et même un autre choix car un groupe de jeunes bavassaient juste derrière et ça risquait de durer tout le trajet. Le conducteur nous parlait tout en conduisant, parlant de chaque endroit que nous croisions. Le son était dispensé par des hauts parleurs situés juste au dessus de chaque siège. Avec lui c'était le pompon, question accent il les bat tous, je ne suis jamais arrivé à comprendre quoi que ce soit, à part des mots par ci par là. Le premier arrêt c'est à 10h40, à Te Anau, dernier village avant de pénétrer dans le parc national des Fjordland. On dispose de 20 minutes pour prendre un café mais surtout pour aller aux toilettes, celles du bus étant en panne, tout comme le WIFI d'ailleurs. Ça tombe bien car j'ai passé tout le temps jusqu'à présent à écrire l'épisode précédent du blog et j'ai des nausées à en vomir. J'ai tout fermé et suis allé faire un tour du pâté de maison. 
Milford Sound
Le temps est tout couvert à Te Anau, ça me fait faire du souci pour Milford Sound. De toute façon, je m'y attendais un peu, le bulletin météo ne prévoit aucun jour de soleil pour les 5 prochains jours dans les Fjordland alors que ce matin il faisait encore soleil à Queenstown. Comme le parc est complètement sur la côte ouest, je ne suis pas trop surpris, je le suis plus par les cartes postales qu'on trouve de l'endroit sous un beau soleil. Ils ont dû attendre une année avant de pouvoir la faire cette photo ! Car dans cette région il pleut 6 mètres d'eau par an, c'est l'un des endroits les plus pluvieux au monde. La végétation est très particulière, presque lugubre, tous les arbres, aux essences inconnues dans la totalité, ont leur tronc recouverts de mousses et de lichens qui flottent dans les airs ! Au sol ce ne sont que des fougères. L'arbre prédominant est le tawhai, hêtre argenté de Nouvelle-Zélande, qui se distingue par son écorce de couleur argentée ou blanche. Ses feuilles sont dentelées et sont grosses comme la taille de l'ongle du petit doigt, ce qui leur donne un air de bonsaï grandeur nature. C'est très curieux.
Le parc national de Fjordland est le plus grand parc national de Nouvelle Zélande. Il est situé dans une région au relief escarpé et aux vallées enchevêtrées et possède une côte déchiquetée et abrupte qui forme ce qui a été incorrectement appelé des sounds. Les sounds (je ne connais par leur nom en français) sont en fait des vallées qui ont été envahies par la mer suivant un enfoncement du terrain sous le niveau de l'eau. Ce nom a été donné par les anglais quand ils sont arrivés là. En fait il s'agit de fjords, les fjords étant le résultat de l'action de glaciers qui ont produit das vallées en forme de U avec des sommets très pointus, avant leur disparition. C'est pour cette raison que le parc est appelé Fjordland, c'était plus simple que de rebaptiser tous les sounds. La région est classée « World heritage », statut donné à certaine régions du monde qui méritent une protection spéciale et une reconnaissance mondiale dues à leur caractéristiques naturelles uniques. L'affiliation à ce statut s'est faite en 1986, en tant qu'exemple dans l'histoire de l'évolution de notre planète. La région est si inaccessible qu'elle empêche l'implantation de routes et de villes. Le climat est complètement imprévisible et peut changer du tout au tout au cours de la journée.



Pour notre part, nous avons été accueillis par la pluie pour notre premier arrêt dans le parc, au niveau du Mirror Lake, petit étang couvert de canards dans lequel viennent se refléter les sommets enneigés tout autour. Nous sommes dans une vallée assez large, la vallée Eglinton, couverte d'herbes de la pampa qui lui donnent une ambiance particulière. Au fur et à mesure qu'on avançait le temps se gâtait de plus en plus, les sommets ayant disparus, nimbés d'épais nuages gris. Bientôt on ne voyait plus que la base. A un arrêt photo, personne n'a osé descendre ; déjà on n'y voyait rien et en plus il pleuvait à torrent. Dans le bus je faisais grise mine, qu'allait donner la croisière dans le site fabuleux qui nous attend ? Une croisière au radar, naviguant sur une mer de brume ? Je me suis décidé au final à descendre et à en prendre mon parti. A défaut de prendre des photos carte postale, j'allais essayer de retranscrire cette atmosphère de fin du monde, froide et mélancolique. Et je me suis laissé prendre au jeu, tout compte fait le paysage était aussi photogénique comme ça.
Pour les arrêts pipi, c'est un peu chiant, le bus nous laisse à chaque fois sur des aires où il faut payer. On dirait que c'est fait exprès alors qu'il y en a plein d'autres où les toilettes pourraient convenir. Certes elles sont plus petites, à chaque fois c'est une ou deux cabines avec le trou sans fond et des mouches qui viennent vous grignoter le cul, c'est peut être pour ça qu'elles ne doivent pas trop correspondre à un certain standing. Les japonais sont de la partie, ils sont de tous les bus. Je crois qu'ils aiment bien ça les voyages en groupe, les trucs organisés. Ceux là sont très calmes, on ne les entend pas. Il faut dire qu'ils sont seuls pour la majorité. Par contre ils prennent bien tout et n'importe quoi en photo, dès que le chauffeur parle d'un point d'intérêt, ils mitraillent par la vitre du bus, même s'il n'y a rien à voir en raison du temps bouché ! Moi les voyages organisés, je les fuis un peu. Celui là, je l'ai choisi parce que c'était du stress en moins. Mais au prix de gros sacrifices, on ne peut pas s'arrêter quand on veut et les pauses sont chronométrées. On est tout le temps obligé de suivre le mouvement. 
J'avais envie parfois de demander au chauffeur de s'arrêter pour prendre une photo exceptionnelle. J'étais très frustré par tout ce que je voyais et que je ne pouvais immortaliser. J'ai bien essayé à travers la vitre, comme les japonais, mais prendre une forêt en roulant est impossible. Les troncs finissent en filé, même en ayant choisi le mode de haute vitesse et il est impossible de s'affranchir du reflet des sièges bleu ou des parkas fluo des passagers, même en collant l'objectif à la glace. La forêt était pourtant encore plus impressionnante que ce que j'ai pu voir à la Gomera, au parc national de Garajonay. C'est assez similaire même si les bruyères sont remplacées par les hêtres argentés ; mais avec toutes ces mousses et fougères, on retrouve la même ambiance. Tout est noyé dans le vert très tendre des mousses gorgées d'eau. C'est un paradis pour elles !
On a eu d'autres arrêts juste à l'entrée du tunnel Homer et à sa sortie. Cette fois le spectacle était extraordinaire, on a eu droit à une accalmie et le paysage s'est débouché pour quelques minutes, laissant des nappes par ci par là. On avait l'impression de flotter au milieu des nuages et des neiges. La lumière soudain plus vive faisait mal aux yeux, en contraste avec les alentours très sombres. Le chauffeur nous a fait circuler des photos de la dernière avalanche qui a sévit dans le coin, coupant la route juste devant le tunnel. C'est assez fréquent apparemment. Il y aussi des avalanches d'arbres. Ce phénomène apparaît lorsque la végétation croît trop. En fait tous les arbres poussent sur un enchevêtrement de racines enfoncées dans une mince couche d'humus sous laquelle repose les rochers. Tous les arbres sont donc reliés les uns aux autres et se supportent pour se maintenir. Mais si l'un devient trop lourd pour supporter ce système de racines, il tombe, emportant avec lui les autres arbres avec lesquels il est connecté. Cela laisse de larges cicatrices de roches nues au milieu de la forêt.
La route, en partant du tunnel descend ensuite dans la vallée, vers Milford Sound, terminus et cul de sac. A cet endroit il n'y a rien. C'est à se demander pourquoi cet endroit a un nom. Il y a juste un grand bâtiment qui renferme toutes les agences qui proposent des croisières dans les fjords et qui donne sur un ponton où sont amarrés les bateaux. Il y en a de toutes les tailles. Nous on a le plus gros, celui de Real Journeys. Le départ est prévu pour 14 heures, soit dans 15 minutes. Le voyage est très bien rodé, on est arrivé pile pour le bateau. De toute façon c'est le dernier de la journée. Mais c'est aussi une chance car ceux qui sont partis ce matin plus tôt de Queenstown ont dû composer avec d'autres bateaux dans les fjords. On en avait bien un ou deux devant, mais personne derrière, on a donc fermé la marche de la journée. C'est aussi pour ça que j'ai choisi cette agence, car ils faisaient état de leur horaire tardif comme d'une force. Car la sortie est très courue et les agences se bousculent pour proposer cette sortie depuis Queenstown. Il doit bien y en avoir plus d'une douzaine. Ce qui veut dire 12 bus, des bouchons, et une magie qui disparaît proportionnellement. Nous , nous étions seuls sur la route.
Sur le bateau en revanche d'autres groupes se sont greffés, dont un de russes, bourrés (mais peut on les voir sobres?), qui ont pris place sur le pont supérieur, à la proue du navire et qui mobilisaient les places. Ils ont le don pour passer devant toute le monde et ça ne les gêne pas de ne rien laisser pour les autres. Je m'en fous, j'ai joué des coudes pour me faire une place et pris sur moi pour supporter leurs haleines de vinasse et leur langue horrible. Le spectacle pouvait enfin avoir lieu. Nous sommes partis pour 1h45 de croisière dans les fjords. Et le temps s'est calmé, il ne pleut plus et on voir les sommets tout autour, du moins les principaux et le plus proches. Pour ce qui est de la luminosité, on fera sans et on se consolera avec les photos des magazines et des cartes postales qui offrent une autre ambiance qui n'a rien à voir. Mais celle là n'est pas mal non plus. Ça rend le paysage plus dramatique.
Tu voulais des otaries, Corinne?
La croisière est spectaculaire, on évolue entre des hautes falaises couvertes de neige d'où se jettent des cascades d'un peu partout au pied desquelles otaries, phoques et autre lions de mer roupillent sur des rochers plats (si quelqu'un peut me dire de quoi il s'agit, on dirait qu'il y a plusieurs races...). Il y en avait un qui m'a beaucoup fait rire, il dormait sur le dos, se tapant son gros bidon avec sa nageoire. Vous le verrez dans la vidéo à la fin. Un autre posait aussi comme une sirène, de traviole et le nez en l'air, comme prêt à attendre un ballon pour jouer avec. On dirait que je suis dans un zoo, mais non c'est la vraie vie, celle des fjords, où il fait un froid de canard. Malgré mes deux T-shirt, le sweat et une écharpe, j'ai été obligé de rabattre la capuche. Le chauffeur nous avait dit tout à l'heure qu'on avait de la chance, que la dernière fois qu'il était passé par là il faisait 6 °C ! Mais pour rien au monde je ne serais allé me calfeutrer à l'intérieur pour voir ça à travers une vitre. D'autant plus que les dauphins n'ont pas tardé à nous accompagner, comme pour fermer le ballet. Ils nous ont ainsi escorté pendant 10 minutes, on pouvait les voir de profil comme à White Island, à travers une eau verte qui ne donnait pas du tout envie de se baigner. De toute façon tu me mets là je meurs dans les 10 secondes, déjà que j'étais à la limite de la paralysie faciale !
Le bateau est allé jusqu'à la sortie du fjord, là les vagues puissantes faisaient tanguer le bateau sérieusement, certains poussaient des cris, à deux doigts de passer par dessus bord. Moi ma tasse de thé a fini en partie sur le pont, tout comme mon sac qui s'est trouvé désarçonné de son siège. Je l'ai bien vite remis sur le dos avant que passeport et portefeuille aillent finir leur course dans la mer. Une fois de plus, on a du mal à réaliser qu'on est sur la mer, quand on est à l'intérieur du fjord, s'il n'y avait pas les dauphins et les otaries pour nous le rappeler. A un moment le bateau a stoppé sous une cascade impressionnantes qui se jetait de très haut et finissait sa course infernale dans des gerbes qui se transformaient en brume. Le bateau s'est approché autant que possible, tout le monde était heureux de prendre des photos de si près jusqu'à ce qu'une bourrasque aussi subite qu'inattendue, dirige les embruns vers nous. On s'est tous retrouvés à essuyer nos appareils avec ce qu'on pouvait, un bout de T-shirt ou un tire-jus. La cascade dessine un marbré à le surface de la mer, comme du verre fêlé.
On n'a pas vu le temps passer qu'il était déjà l'heure de rentrer. Au bus un groupe d'indiens est venu se greffer, on a dû tous se serrer pour leur faire de la place. Le siège juste derrière moi s'est trouvé squatté par deux hommes qui se sont mis à ronfler bruyamment au bout de 10 minutes. J'ai déjà remarqué quand j'étais en Inde, ils ont cette capacité étonnante à s'endormir tout le temps n'importe quand n'importe où. Et ce sont des ronfleurs, les femmes aussi, elles émettent des sons de gorets qu'on égorge. On les a laissés à Te Anau et on a eu droit pour la fin du voyage de retour à un film, avec Anthony Hopkins. C'est l'histoire d'un kiwi qui part aux USA, dans les années 50, pour essayer de battre le record de vitesse au monde avec une moto de sa conception et se retrouve confronté au monde américain et à une civilisation qu'il ne connaît pas. Le chauffeur nous a dit à la fin, 5 minutes avant qu'on n'entre dans Queenstown, que le film avait l'air intéressant, il l'a entendu 100 fois auparavant mais jamais regardé !
Arrivée à Queenstown
Il était temps qu'on arrive, j'avais une envie impérieuse de pisser et je me suis soulagé au pied d'un arbuste dans un jardin public, en prenant garde qu'aucun flic ne soit à proximité.
Les rues ce soir sont pleines de jeunes qui vont et viennent en culotte courte et T-shirt, quand ce n'est pas en débardeur ! Ils sont fous, on voit bien que ce sont des anglais d'origine. Avec 10 degrés dehors je ne sais pas comment ils font, moi descendu de mon cocotier, je ne m'y fais toujours pas. Mais dans une semaine j'y retourne dans mes tropiques. Ce n'est pas qu'il me tarde de partir de Nouvelle Zélande - au contraire - mais je suis pressé de retrouver la chaleur et l'humidité tropicale. Ses moustiques aussi. Mais entre moustiques et moucherons suceurs je ne sais pas lesquels je préfère !

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