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samedi 17 décembre 2011

Oarsman's Bay Lodge

La plage de Oarsman's
Jimmy, le sympathique capitaine de Otto and Fanny, chargé de la pêche, d'emmener les touristes au ferry, de réparer le générateur et occasionnellement de chercher une fille au Coral View pour combler ses besoins sur son île quasi déserte, avait raison : le Oarsman's n'a rien à voir avec le Nabua Lodge. C'est bien mieux ! Ce matin, je suis parti avec deux touristes du Nabua Lodge qui partaient en excursion pêche. En chemin ils m'ont déposé à Oarsman's. Il devaient être dégoûtés de voir cette superbe baie de sable blanc, jamais à sec car en pente. Moi je reprenais du poil de la bête. A ce sujet aujourd'hui ça va mieux, je ne saurai dire si c'est en raison des médicaments mais c'est très tolérable. Par contre j'ai toujours des étincelles dans les yeux quand je les tourne de droite à gauche, pour me rappeler que je ne suis pas sorti d'affaire. Qu'à cela ne tienne, ça ne m'a pas empêché de crapahuter et de passer trois bonnes heures sous l'eau avec un tuba. Je ne vais pas me laisser abattre pour si peu, c'est mon tour du monde, l'heure du rapatriement sanitaire n'a pas encore sonné !!
A Oarsman's, j'ai été accueilli par An et Gert, le couple belge de Otto and Fanny qui m'a hélé alors qu'ils se baignaient et que le bateau accostait. On a passé le déjeuner ensemble, je leur ai donné le maximum d'infos et de conseils pour la Nouvelle-Zélande et je leur ai vivement conseillé de louer un van au lieu d'une voiture pour la liberté d'itinéraire que ça procure. On peut changer ses plans, conduire en fonction de la météo, sans se soucier de réservations d'hôtels. Ils ont aussi un blog de leur tour du monde : http://an_gert.reislogger.nl. Malheureusement ils sont partis avec le ferry de l'après midi, je les aurai toujours croisé en coup de vent, c'est dommage car on avait un bon contact.
J'ai mis ma tente tout au bout de la propriété, vers le nord de la baie. Le personnel s'excusait de me placer si loin du restaurant mais pour moi au contraire, c'est ce qui me va le mieux. Ils m'ont mis là car il y a un chapiteau avec des tables, destinées en temps normal pour les massages, afin de m'abriter en cas de pluie, le temps étant incertain pour les prochains jours. On est en saison des pluies, il y a deux ans jour pour jour ils ont eu un cyclone. C'est ce que Jimmy m'avait raconté, d'ailleurs ça avait emporté deux bungalows sur leur passage. Ça explique pourquoi il fait si chaud. Tous les jours je vois l'île principale de Viti Levu sous la flotte et les éclairs alors que nous sommes bien épargnés. De temps en temps quelques nuages viennent jusqu'ici nous donner un peu de pluie mais une demi heure après le soleil ressort. Ça n’est pas comme à Bora Bora ! Sur les photos on peut avoir l'impression qu'il ne fait pas très beau car le ciel n'est pas parfaitement bleu mais je vous assure que j'ai beau temps !
De la tente j'ai une vue superbe sur toute la baie, je n'entends que les vagues, l'autre resort de la baie, le Blue Lagoon resort, beaucoup plus fréquenté et exiguë étant situé à l'opposé de la baie. Pour l'instant c'est un enchantement. Et mes premières impressions sont rarement les mauvaises, je ressens un peu la même chose que ce que j'avais senti en arrivant à Otto and Fanny. Si vous voulez situer sur une carte où je me trouve, je suis sur l'île de Nacula, la dernière île desservie par le ferry avant qu'il ne fasse demi tour. Le Nabua Lodge était aussi sur cette île, au sud est. Là je suis au sud ouest.
Pour le snorkelling, il faut aller en face du Blue Lagoon Resort, c'est là que se trouvent les coraux et les poissons. C'est An et Gert qui m'ont filé le tuyau.
Au début l'eau est assez trouble, avec beaucoup de sable en suspension mais au fur et à mesure qu'on s'avance vers le large, l'eau se fait plus limpide et la faune plus présente. J'y suis allé une heure avant le déjeuner et deux heures dans l'après midi. Quand je suis là dedans je ne vois pas le temps passer, essayant d'apercevoir de nouveaux poissons et cette fois je suis comblé. J'en ai vu un, bien caché derrière un rocher qui se laissait flotter entre deux eaux, seul individu de son espèce. Je n'en avais encore jamais vu. Je lui ai pourri son après midi, attendant qu'il sorte un peu de sa cachette pour exposer ses superbes couleurs mouchetées bleu et jaune aux rayons du soleil. J'y ai bien passé 20 minutes à le traquer de la sorte car avec l'appareil photo, les deux tiers du temps il me fait des photos floues. Si on ajoute à ça les mouvements du poisson ou ceux de ma main dus aux vagues, c'est très dur d'avoir un bon cliché.
Plus loin c'est deux gros poissons qui sont passés. Vous n'avez pas l'échelle mais ils devaient bien faire 1m50 de long. Ça avait l'air de poissons bon à manger ! Bien qu'il vaut mieux s'abstenir de manger des poissons qui patrouillent dans les massifs coralliens, il ne manquerait plus que je me chope la gratte, vous savez la ciguatera, on la trouve partout dans le Pacifique sud. C'est toujours le même émerveillement quand je suis sous l'eau, c'est un nouveau monde, caché, qui s'ouvre à moi et qui est le prolongement de la nature et des paysages terrestres. Je ne peux concevoir d'être dans un tel endroit sans aller faire un tour sous la surface si je sais qu'il y a des coraux. Même si la plupart du temps on y voit surtout les mêmes poissons et coraux, en cherchant un peu, on finit toujours pas faire des découvertes comme aujourd'hui.

Et même si ce n'est pas le cas, c'est toujours un beau spectacle de voir ces petits poissons mener leur petite vie, se croiser en paix, observer leurs petits yeux qui nous scrutent. Car certains n'ont pas le regard figé de merlan frit, beaucoup ont des yeux qui bougent comme les nôtres sans qu'ils aient besoin de bouger la tête. On peut nettement voir qu'ils nous regardent. Et ils ont très bonne vue, ça doit être l'air de la mer !
Il y a des signes du destin qui prouvent que ma bonne étoile est toujours avec moi. Alors que je marchais sur la plage, revenant vers le resort, j'ai vu qu'ils étaient en train de charger ma tente dans la barque avec les autres bagages de ceux qui partent aujourd'hui. Je l'ai échappé belle, mon sac était aussi à l'intérieur, ils avaient chargé tous les bagages qui étaient à la réception.
Je laisse les miens pour les avoir en lieu sûr, tu parles ! Je serais passé 5 secondes plus tard je me serais retrouvé sans rien ici, pas de vêtements, pas de passeport. Mes bagages se seraient retrouvés à Viti Levu et vu que personne ne les aurait réclamés, je ne sais pas ce qu'ils en auraient fait. Et il me reste encore 6 jours dans les îles.
Le seul problème ici c'est la programmation musicale, des airs de Noël contemporains niaisasses qui dégoulinent de sucre. Des chansons américaines avec des chœurs de gamins, la rythmique lente et lourdingue, à sa balancer d'un côté à l'autre en touchant les épaules de ses voisins. Il y en a une particulièrement tape-nerfs, « I believe » où le type part à la fin en transes. Ils la passent en boucle, haussant le volume à chaque fois, ils adorent ! J'ai dû y avoir droit 20 fois dans la journée.
Heureusement elle ne reste pas dans la tête. Sinon après le repas il y a bien eu une animation musicale mais cela n'a duré qu'une heure, après tout le monde est allé se coucher.  Il vaut mieux payer un peu plus cher si c’est le prix à payer pour la tranquillité. Ici je dirais que la moyenne d'âge est dans les 35 ans, il y a des gens plus vieux que moi. C'est pour ça que c'est plus calme.
J'ai bien dormi, jusqu'à ce qu'un couple s'installe sur un transat, mon transat, juste à côté de la tente, à 2h30 du matin. Ils commençaient à parler, j'entendais « like that ». J'ai mis ma tête dehors, il y avait une nana assise sur un mec, la tête en arrière. Je vous passe ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Quand ils ont vu ma tronche ils ont déguerpi aussi sec. Il y a au moins des situations où le fait de me montrer suffit à avoir la paix !

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