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mardi 6 décembre 2011

Vers Manapouri



Je suis resté la nuit dernière à l'ermitage, pensant avoir une chance d'apercevoir le Mont Cook ce matin. Tu parles ! Il a plu toute la nuit et ce matin, on est dans la brume et il pleut toujours des cordes. J'ai encore resquillé au camp mais cette fois bien malgré moi. Si si ! Hier soir comme j'avais mangé à l'ermitage question d'équilibrer mon régime, je suis rentré au camp à la nuit. Il n'y avait personne pour permettre de s'enregistrer et le jeu consistait à laisser des pièces dans un tronc et d'afficher un papier sur son pare-brise comme quoi on avait payé. Tout repose sur la confiance. Eh bien moi je n'avais plus de pièces, que des billets, aussi je n'avais pas d'autre alternative que de rentrer sans payer, risquant comme ce qui était marqué une visite du garde tôt le matin. Je lui aurais expliqué, j'étais de bonne foi.
Seulement ce matin avec le temps qu'il faisait, le garde - si jamais il y en ait eu un! - était mieux au chaud. Il faut dire aussi que j'ai déguerpi à 6h30. Tous les autres dormaient encore avec leur papier derrière le rétroviseur. Il y en avait même qui campaient sous la tente. Les malades ! Avec le froid ici, j'ai besoin de 3 T-shirts et ne quitte jamais mon écharpe. Et comme vous pouvez voir, toujours pas de polaire, finalement je n'en aurai pas eu besoin.
Le but du jour est d'arriver ce soir à Manapouri d'où part le bateau demain pour Doubtful Sound. 450 km m'attendent, ça ne va pas être de tout repos. Mais comme il ne fait pas beau, je m'en fiche. Heureusement que je suis arrivé hier au Mont Cook. Même si ce n'était pas l'idéal, c'était encore une « belle » journée qui m'aura permis de voir le lac Tasman. Aujourd'hui ça n'aurait pas été la peine d'y compter. 


En chemin, vers Omarama, se trouvent des falaises de craie, un drôle de truc qui n'est pas sur les guides mais qui figure par contre en bonne position sur les cartes postales. Pour y arriver il faut encore rouler sur une piste caillouteuse pendant des kilomètres puis franchir deux portails qu'il faut refermer sur soi avec un écriteau expliquant qu'on entre dans un terrain privé et qu'à ce titre il faut payer 5$ qui doivent être remis quelque part à Omarama. Après un moment de réflexion, j'ai jugé que les curiosités naturelles sont à tout le monde et que l’État n'avait qu'à exercer son droit de préemption afin de rendre l'accès à ce site naturel public. C'est du vol à l'arrachée !
Les falaises sont en fait des aiguilles polies par la pluie qui forment comme des cheminées de couleur rose-orangée. C'est le paradis de colombes et pigeons qui viennent nicher dans les cavités creusées un peu partout. De temps en temps on entend un morceau qui tome ou qui roule, ce n'est pas très rassurant. Mais ça ne m'a pas empêché de pénétrer à l'intérieur, par une brèche large comme un individu. L'intérieur forme comme un cirque, c'est étonnant. Je n'y suis pas resté trop longtemps en raison des chutes de pierre. Tout autour il y a des lupins. Depuis que j'ai quitté l'ermitage il n'y a que ça, les bas côtés des routes sont couverts de lupins, j'ai vu des couleurs inédites. Dans les prés, partout, des lupins, à perte de vue ! On ne peut pas marcher dans une prairie sans en écraser un. D'ailleurs il n'y a pas de vaches ou moutons ici. Normal, ils ne pourraient pas passer. Les lupins forment des buissons de près d'un mètre de haut.
Avant d'arriver à Queenstown se trouve la petite ville d'Arrowtown, une ancienne ville de chercheur d'or. C'est un musée à ciel ouvert, on se sent transporté des siècles en arrière quand on y arrive. Le village, qui se résume à une rue, est constitué de maisons en bois avec des auvents comme au far west. D'ailleurs on s'y croirait ! La ville remonte à 1860, lorsque de nombreuses personnes ont afflué ici pour chercher de l'or. De nos jours il n'y a plus d'or mais le long de la rivière j'ai pu voir un groupe d'écoliers en sortie munis du tamis du chercheur d'or qui s'amusaient à chercher des pépites et à les montrer à leur professeur qui leur disait que c'en n'était pas. Ils étaient tout excités à l'idée de trouver de l'or mais dans leurs écuelles, quand j'ai jeté un œil, je n'y ai vu que des cailloux gris ! C'est pas gagné ! Mais au moins ils se divertissent comme ça, je pense que c'est surtout le but.
Manapouri
J'ai retrouvé Queenstown avec plaisir vers 14:30. Je ne devais y rester que 30 minutes, pour aller sur Internet et me rendre à une librairie acheter un livre que je ne parviens pas à commander sur Internet : « Birds of New Zealand, photography by Rob Suisted ». Je l'ai feuilleté aux éboulis d'hier et les photos sont magnifiques. J'ai vu sur Internet qu'il venait de sortir cet automne, c'est sans doute pour ça qu'on ne le trouve pas encore partout. Car à la librairie ils ne l'ont pas. J'ai perdu du temps pour rien et je n'ai toujours pas mangé ! Je n'arrête pas d'être à la bourre tout le temps. Pour midi ça a été hamburger pris à la vente à emporter de Burger King et mangé sur la route. Je suis arrivé à 17:30 seulement à Manapouri. Le lac qui sépare la ville de Doubtful Sound est magnifique et je n'arrive pas à réaliser que je vais dormir la nuit prochaine dans ces montagnes de l'autre côté du lac. Ça promet d'être grandiose ! 
Pour l'heure j'ai pris mon dîner au restaurant, malgré le fait que j'ai encore plein de victuailles dans le frigo car le lieu est infesté de moucherons, vous savez, ceux qui sucent le sang. Chaque fois qu'il y a un cours d'eau ou un lac on y a droit. Alors j'ai préféré manger au restaurant, profitant aussi des prises de courant. Ce soir j'ai trouvé un super coin où me garer, pas très loin du lac, à 1 km de Manapouri seulement. Le coin est en fait un lotissement en devenir dont ils n'ont pour l’instant fait que la route. C'est l'idéal, je me suis garé au fond d'une impasse et je n'ai que les prés, les montagnes et le lac pour seuls voisins.

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