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lundi 12 décembre 2011

Le tour de Wayasewa

La plage de l'Octopus Resort
Hier soir au restaurant il y avait une grande pancarte avec les activités pour aujourd'hui. Enfin ! J'ai voulu m'inscrire à un tour des îles sur une journée complète avec pique nique inclus mais le bureau était fermé, il fallait patienter jusqu'au lendemain matin. Fiji time !
A 8 h pile j'étais sur le pied de guerre. Par chance ce n'était pas complet. Nous avons embarqué à 9h15, 7 personnes seulement et moi. Ça m'étonne un peu que cela n'intéresse pas plus de monde et que les autres préfèrent rester à faire les otaries, engluées à leur bout de hamac. Tu les poses là, ils n'en bougent plus, l'île pourrait être 10 fois plus petite que ça ne leur changerait pas les vacances. Pour la première fois j'ai vu une famille, danoise, avec 3 enfants. Ils doivent se sentir un peu perdus parmi ces tablées de 50 le soir au dîner. D'ailleurs ils ont une table spéciale à eux, de 5 places. Il y avait aussi deux filles, allemandes, bien pus discrètes que le reste des backpackers, australiens ou kiwis pour la plupart. 
On a embarqué sur un rafiot, le même que celui utilisé le premier jour quand j'avais été rapatrié pour cause de marée montante. Le temps ce matin est maussade, il y a eu un gros orage la nuit dernière qui a fait place à un ciel de traîne. La mer est assez agitée et le trajet, tape-cul. J'ai embarqué avec argent, appareils photos et ordinateur, un peu inconscient encore sur ce coup là surtout qu'ils ne nous ont pas donné des gilets de sauvetage pour rien, c'est que ça doit bien arriver de temps en temps qu'il y en ait un d'éjecté ! Moi, le gilet de sauvetage me sert à sauver mon sac à dos. J'ai mis mes affaires à l'intérieur, le gilet servant de protection contre les giclées d'eau.

L'octopus Reort à gauche et la plage vierge à droite

Nous avons contourné Wayasewa par la côte est puis Waya, avant d'arriver dans une superbe baie, ourlée de cocotiers en pagaille, très sauvage avec du beau sable blanc. Ce site enchanteur est le lieu où se trouve l'Octopus Resort. Si vous devez vous rendre dans les Yasawas et que vous hésitez sur les hébergements de Kuata, Waysewa ou Waya, allez là bas, ça n'a rien à voir. Pour un peu plus cher je dirais que vous aurez du luxe, de superbes bungalows perdus dans la jungle, donnant sur la plage, très espacés les uns des autres et cachés par une épaisse végétation. Le restaurant est aussi en bordure de plage, très chic et cosy. Et surtout le site est magnifique ! Les photos parlent d'elles mêmes. On peut s'y baigner à marée basse, la partie de la baie de l'autre côté de l'hôtel est vierge, personne n'y va et j'ai regretté de ne pas avoir choisi cet endroit. 
J'aurais pu rester des jours sur cette plage totalement vierge. En plus il n'y a pas grand monde et ceux qui sont là sont plus âgés, plus calmes, il y a des retraités aussi, c'est pour dire. Pourquoi personne ne m'a conseillé cet endroit ? J'aurais été bien mieux qu'au Wayalailai trop fréquenté et bruyant. Mais d'un autre côté je n'aurais pas eu l'expérience avec les villageois. Il ne faut pas trop regretter non plus, j'ai quand même vu ce site. J'ai aussi plongé juste devant, notre guide nous ayant dit que le site était très beau en snorkelling. Il n'avait pas tort. Il n'y a pas beaucoup de poissons mais les coraux sont magnifiques. J'en n'ai jamais vu autant d'aussi différents. Ceux qui sont ici sont surtout des coraux qui forment des ombrelles, comme des chapeaux de champignon, alors que ceux que je pouvais voir en Polynésie étaient plutôt des coraux à branches. 

Notez les bungalows bien espacés de l'Octopus. Un repère de Robinson. Argh!!

Malheureusement je n'ai pas pu y rester bien longtemps, avec tout le temps que j'avais passé sur la plage à explorer et à faire des photos, il ne me restait plus tellement de temps pour rester dans l'eau car la pause à l'Octopus Resort avait été fixée à 1 heure. Nous avons continué notre tour de Waya, jusqu'à arriver sur le banc de sable où je m'étais arrêté le premier jour. Il était dit sur le programme qu'on devait y faire escale mais ça n'a pas été le cas, notre guide assez taciturne et laconique nous a simplement demandé de prendre des photos. Le banc étant à moitié sous l'eau à cause de la marée haute, cela ne donnait rien et j'étais bien content d'y être allé de moi même. On est ensuite passé devant le village où j'avais eu mon initiation au kava puis au niveau du passage délicat qui m'avait valu de me retrouver bloqué. Comme par hasard, à ce moment là le moteur a fait des ratées. A croire que le coin est maudit ! Notre capitaine a ouvert son bidon d'essence relié au moteur, et d'un œil circonspect l'a calé en pente sur ma chaussure. Rapidement ça ne suffisait pas et il a enlevé le câble d'alimentation du bidon pour le plonger à l'intérieur, tout au fond. Nous devions nous rendre sur Kuata pour le déjeuner. L'île n'était distante que de quelques centaines de mètres mais ce n'était pas dit que nous puissions y arriver. 
Ça se gâte!
En un rien de temps, le bidon s'est retrouvé épuisé. Il a continué un peu en permutant avec l'autre bidon qu'on avait déjà changé à l'Octopus, puisant dans ses derniers recoins. Et ce qui devait arriver arriva, le moteur suffoqua puis s'arrêta net, nous laissant au milieu de la mer dans un superbe silence ! Une des allemandes demanda : « Are we in trouble ? ». Ce sur quoi elle obtint un « Yes » en réponse. Il n'y avait plus rien à faire. Devions nous faire des signaux de détresse en battant des bras ? De toute façon il n'y avait aucun trafic et personne ne pouvait nous voir des villages. On était donc bien dans la merde. Les autres avaient leur visage qui se décomposait de plus en plus, moi je souriais, la situation m'amusait. Je n'ai pas été trop étonné que ça nous arrive. Il n'y a pas de station d'essence sur l'île et, tout comme l'eau, on se demande où ils la puisent. Sur les guides de voyage il est écrit que la plupart des hébergements proposent de venir chercher les gens à Nadi, pour un tarif pas tellement plus avantageux que le ferry de Awesome Adventure, et il est déconseillé de prendre ses embarcations de fortune où l'on peut passer par dessus bord mais surtout rester en rade au milieu de l'océan. Ça arrive fréquemment. On n'est donc pas un cas unique !
Le capitaine a eu une solution. Il a sauté par dessus bord, nageant vers le rivage et nous laissant dans sa barquasse avec pour consigne d'aller faire du snorkelling, que le site était bien pour cela et qu'il allait revenir dans 20 minutes avec un bidon tout neuf. Une allemande questionna : « 20 minutes Fiji time ? ». Ce sur quoi elle n’eut pas de réponse. Par chance la marée redescendait, sinon il n'aurait même pas pu rejoindre le village. D'ordinaire ne dit on pas que le capitaine est le dernier à rester à bord en cas de pépin ? Celui là était le premier à nous quitter ! J'en ai profité par passer moi aussi par dessus bord, pour aller explorer les fonds marins que je n'avais pas eu le temps d'étudier en détail à l'Octopus Resort. Il y avait un tombant à tomber, couvert de coraux. L'un d'entre eux ressemblait à une sculpture de maître, représentant un papillon. La nature surpasse souvent ce que l'homme crée.
J'y serais bien resté plus longtemps à barboter mais notre guide est revenu avec un nouveau bidon, au bout des 20 minutes comme annoncées. La remontée à bord fut épique, comme il n'y avait pas d’échelle, j'ai essayé à la force de mes petits bars, hissant en premier une jambe. Le problème est que je ne pouvais pas remonter l'autre, je n'avais pas assez de force et c'était trop haut. En plus la coque du bateau était toute poisseuse et glissante, ça n'aide pas. Pendant ce temps là l'hélice tournait et j'essayais de remonter par l'arrière car c'était moins haut. Il aurait quand même pu couper le moteur avant que je ne remonte. Je n'arrêtais de faire des glissades comme les pauvres langoustes dans le seau à Doubtful Sound, manquant me faire déchiqueté un orteil ou plus par l'hélice. 
Le père de famille danois a eu pitié de mes gesticulations, alors que les allemandes rigolaient comme des baleines, voyant un bras surgir puis un pied pour s'achever dans une dégringolade. Il faut dire que du bateau ça devait être comique. Le danois m'a tendu une main, mais ça ne suffisait pas pour m'extirper de là, c'est comme si j'avais le cul pris dans béton. Il y est allé alors à deux mains, et je le voyais glisser sur le pont. D'ici qu'on se retrouve deux à la mer ! Finalement j'ai tenté une autre technique, de profil, en passant un bras et une jambe de l'autre côté pendant qu'il me tirait le reste. C'était la bonne technique, répartissant mon poids contre le bateau et non vers le fond de la mer. Une fois à bord j'avais mal partout, j'étais plein de contusions avec de gros hématomes aux pieds et au tibia, qui avaient dégusté dans mes tentatives désespérées.



Quand on a rejoint Kuata, il y a eu comme un malentendu. On n'était pas attendu ! Ce qui fait qu'on n'avait rien à manger. Comme l'heure du déjeuner était dépassée en raison de notre panne d'essence qui nous avait retardé (dans tous ces resorts, on mange de 12 à 13, après c'est trop tard), il ne restait plus comme option que de se faire approvisionner par notre gîte en face. Combien de temps cela allait il prendre, mystère. Et surtout, le bateau censé nous ravitailler n'allait il pas aussi tomber en panne entre les deux îles ? Finalement notre panier repas est arrivé, froid mais bien là. Au resort, tous les repas se font dans la même assiette, c'est à dire qu'on défile à la queue leu-leu devant différentes personnes qui nous ajoutent au fur et à mesure dans l'assiette l'entrée, le plat, les légumes et le dessert. A nous de trier après dans le tas pour recomposer la suite logique des plats. Le plus souvent je mélange. Une bouchée de ceci, une bouchée de cela. Après tout, ça se mélange tout seul une fois dans l'estomac, alors...
A Kuata il y avait un français, inquiet qui nous posait des questions sur le Wayalailai. Vu son accent je l'ai bien vite démasqué et on a continué la conversation en français. Il se faisait chier à Kuata, pas assez de monde et voulait rejoindre notre gîte. Quand je lui ai dit que c'était très fréquenté, il a retrouvé le sourire. Comme quoi il en faut pour tous les goûts. Remarque le Kuata resort n'a pas l'air terrible, de loin de là où l'on est ça a l'air mieux que Wayasewa mais la plage à marée basse est la même, c'est à dire impraticable. Comme quoi il faut se méfier de ce que paraissent les choses de loin. Et puis le resort est plus décrépi que le nôtre.

Ce soir à table, une jeune fille du personnel, Genarire, est venue me tenir compagnie et on a discuté. Elle voulait voir mes photos et ils sont tous passés dans mon dos pour les voir. En échange elle m'a donné ses photos pour que je les publie sur Internet. Je le ferai ultérieurement, elle a des très bonnes photos des fidjiens, ça vous donnera une idée. Je n'ose en effet jamais prendre les gens en photo, c'est délicat et je me sens mal à l'aise pour leur demander l'autorisation. Sauf s'ils me demandent de leur propre initiative, comme les Bula Boys de l'autre jour. Elle m'a aussi donné son e-mail et son profil Facebook. Une nouvelle amie !

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