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jeudi 1 décembre 2011

Queenstown



A peine levé, il a fallu que je me dépêche pour avoir la navette gratuite de l'hôtel de 7:50 qui amène en ville, la prochaine étant dans l'après midi. J'ai réglé les extras, une connexion internet seulement, ils ont oublié de me compter le repas que j'avais pris la veille au restaurant de l'hôtel. J'ai eu un cas de conscience, devais je leur dire ou non ? J'ai opté pour l'oubli, après tout ce n'est pas ma faute si la note n'a pas suivi sur ma chambre. Si ça se trouve c'est quelqu'un d'autre qui va écoper de l'addition mais il ne me semble pas m'être trompé sur le numéro de la chambre. Je pense simplement que comme j'étais le dernier cliente et le seul dans la salle, ils n'ont pas eu le temps de transmettre la note, ils étaient pressés de fermer derrière moi.
Une fois à Queenstown, j'ai appelé Jucy pour qu'ils viennent me chercher comme ce qui était affiché sur leur site. Ils ne sont pas très arrangeants. 
Déjà ils pourraient ne fermer qu'après le dernier avion - ça m'aurait évité de prendre un hôtel hier soir - mais en plus ils ne voulaient pas venir me chercher à l'hôtel car trop éloigné de l'aéroport. Aujourd'hui ils me demandent de patienter une navette qui arriverait 2 heures plus tard. J'ai donc pris le bus, c'est de la publicité mensongère leur « Free pick up at any hotel in Queenstown ». Le van est comme celui que j'avais à Nelson, une Toyota quelque chose, je retrouve les mêmes commandes au même endroit, sauf que celui là n'a pas de double toit ouvrant. Je m'étais habitué à avoir de l'air frais arriver de par le toit et à regarder les sommets par là. En plus, j'ai un pare-brise teinté à la noix, en dégradé de gris, qui rend ce qui est au dessus de la ligne d'horizon tout sombre. Qui peut aimer conduire avec de tels pare-brises ? Ça gâche l'aventure, Queenstown est une belle région avec un grand lac et des montagnes tout autour, on ne voit jamais les sommets à cause de ce maudit enduit. C'est pris dans le verre, il n'y a rien à faire.
Je suis content, j'arrive avec le printemps et il fait de plus en plus chaud. Depuis que je suis arrivé, plus je vais vers le sud, plus j'ai chaud, c'est un peu bizarre ! Il y a plein de fleurs partout, des genets en transe, des coquelicots, des œillets mais surtout de lupins qui couvrent les prairies d'une couverture de fleurs de toutes couleurs. C'est magnifique. J'avais vu de telles photos sur les brochures, je pensais que c'était truqué mais non, c'est bien réel. Les lupins embaument l'air à foison de leur douce senteur poivrée. En plus ils sont très photogéniques et on sent qu'ils sont bien nourris, ils sont monstrueux et poussent en grosses touffes, formant pas endroit de vrais buissons bien denses. Vous n'avez pas fini d'en bouffer du lupin avec moi ! Du rouge, du jaune, du bleu, du rose, du blanc ou du panaché, vous en verrez jusqu'à l’écœurement, c'est moi qui vous le dit !
Queenstown est une ville très animée, c'est plein de jeunes avec de gros sacs à dos et des chaussures de marche comme s'ils partaient à l'assaut de l'Everest. C'est aussi rempli de propriétés privées, de chalets surplombant le lac. Ici encore plus qu'ailleurs les camping cars ne sont pas les bienvenus, les panneaux d'interdiction fleurissent dans chaque virage, comme si on allait stationner en bordure de nationale ! La remise du van s'est accompagnée d'un livret d'accueil précisant les consignes en vigueur sur le district de Queenstown. Le camping sauvage est interdit et dans le camping sauvage ils incluent les vans comme le mien. Pourtant ça n'a rien à voir, c'est pas du camping, c'est du parking avec individu garni, je ne vois pas en quoi ça dérange ! Seule solution, se replier sur les camps de vacances ou bien les terrains avec commodités comme ceux du DOC. 


Il y en a un à une dizaine de kilomètres de Queenstown, en longeant le lac Wakatipu en direction de Glenorchy. C'est justement la direction que j'ai prise pour la journée, comme je dois rester dans le secteur pour l'excursion de demain. Drôle de nom que Glenorchy, je l'ai surnommée toute la journée Glenoragy, je trouvais cela plus amusant !
Les 44 km qui séparent les deux villes est une vraie merveille. La route longe le lac, tantôt le surplombant, tantôt passant à sa hauteur. Et toujours avec des montagnes enneigées tout autour, principalement vers le fond, au delà de Glenoragy. La végétation est assez rase, plutôt des prairies et des steppes, battues par les vents - je n'arrivais même pas à ouvrir la portière à certains moments où je m'arrêtais pour prendre une photo - et garnies de lupins ou d'un espèce de haut yucca aux feuilles pointues.
On se sent vraiment perdu dans cette immensité, on a l'impression de voler. Les opposums sont encore plus écrasés que partout ailleurs, c'est une hécatombe. Je me suis arrêté à l'endroit du campement du DOC pour repérer un coin tranquille et reculé, un peu caché pour ce soir. Car il risque d'y avoir du monde, avec tous les campings cars et vans que je croise. Et comme les solutions de repli sont minces, ils risquent fort de finir là. Le camp est au bord de l'eau, près d'un torrent envahi de lupins. Le site est merveilleux, très poétique. J'ai regardé deux oiseaux qui naviguaient à la surface du lac et qui se livraient à un drôle de rituel, sans doute un ballet amoureux. Ils balançaient leur tête l'un autour de l'autre, plongeant en même temps pour ramener dans leur bec des algues qu'ils se présentaient l'un à l'autre en offrande. Je ne sais pas ce que c'est comme race, si quelqu'un a une idée, je suis preneur.
Glenorchy est un village ranch. Tout est en bois, il y a 10 bicoques plantées dans de grands terrains, au milieu des montagnes. C'est un cul de sac et son isolement fait que les gens ont l'air de caricatures de fermiers arriérés au cul terreux. Ils débarquent de leur pick up, l'air bourru, les bottes crottées, un pantalon sans age, troué et cradingue, le visage buriné, édenté et hirsute, la mâchoire galloise. Ils parlent un drôle de langage qui n'est même plus de l'anglais. Je me suis arrêté un moment dans le centre d'information du village, qui fait aussi café et supérette, la seule du coin. La caissière qui est sortie de l'arrière boutique était en chemise de bûcheron, les manches relevées. C'est comme si une vache attendait au fond la fin de la traite. D’ailleurs dès que j'ai commandé mon café et payé une carte postale elle est retournée aussi sec dans l'arrière boutique. De Glenorchy partent de nombreux sentiers de randonnée qui grimpent vers les montagnes mais je n'ai pas eu l'occasion d'en parcourir aucun, il était trop tard, quasiment 18 heures et temps de regagner le camp du soir.
Le camp pour la nuit
Le camp est envahi par les moucherons, des voraces, des suceurs de sang. J'ai été obligé de sortir tout l'attirail dehors, et de préparer à même le sol, la capuche du sweat-shirt shirt rabattue sur la tête, afin d'éviter qu'ils ne rentrent dans la van. Puis, une fois tout préparé, j'ai mangé assis sur le siège passager. Et encore, malgré tout ça, j'ai passé une bonne partie de la soirée à quatre pattes dans le fourgon, à faire la chasse aux moucherons. J'ai dû en tuer une cinquantaine mais j'ai pu dormir tranquille !

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