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mardi 13 décembre 2011

Otto and Fanny

On dirait une seule ile mais c'est un chapelet d'iles. C'est ca les Yasawas
Octopus resort
Le ferry de Awesome Adventure, qui en fait maintenant s'appelle South Sea Cruises, fait des annonces à chaque resort que l'on rencontre. Le rituel est immuable : une barque à moteur vient accoster au niveau du ferry et c'est en pleine mer que se fait l'échange entre ceux qui partent et ceux qui arrivent. Parfois c'est d'ailleurs sportif ; ce matin en montant dans le ferry depuis Wayasewa, ça tanguait tellement que je faisais un pas de devant, deux de derrière et un autre de côté. A ce rythme là, le ferry allait partir sans moi et ceux qui étaient derrière me poussaient, comme on pousse mémé hors de la voiture !
Plus on avançait vers le point le plus éloigné de Suva - l'île où se trouve la capitale Nadi - moins il y avait de personnes à bord, ce qui me réjouissait de plus en plus. Quand ça a été mon tour de descendre, personne n'est monté de la barque de Otto and Fanny et j'étais le seul à y descendre. 
Ça promettait d'être bien, surtout que c'est le seul endroit où je vais me retrouver en dortoir alors qu'ailleurs j'ai négocié le camping. Le moins de monde il y a dans un dortoir, le mieux c'est ! Car en cas de bruit,  contrairement à une tente, un lit dans un dortoir est plus compliqué à bouger!
Quand j'ai été accueilli, ils m'ont surclassé d'office dans un bungalow traditionnel, ce qu'ils appellent une bure, une case en murs de roseau ou bambou et au toit en palmes de cocotier. Et j'ai le mieux du gîte, à deux pas du lagon dont j'entends le clapotis des vagues. La propriété est implantée dans une vaste cocoteraie agrémentée de frangipaniers et d'autres fleurs. C'est un havre de paix que seul le chant des oiseaux vient troubler. Si on peut appeler ça un trouble !
J'ai été émerveillé dès que je suis arrivé ici. Tout seul dans ce coin paradisiaque, sans les hordes de bakpackers, que demander de mieux ? Il n'y a personne en fait ici car le gîte a de mauvaises critiques sur Internet, comme quoi on se sent vraiment seul et qu'il n'y a personne. Moi dès que j'ai lu ça, j'ai su que c'était là où je voulais venir ! Et je ne m'y suis pas trompé. C'est l'hébergement qu'il me fallait. J'ai un bouquet de fleurs très poétique sur une table basse qui embaume tout le bungalow, surtout les chèvrefeuilles.
Je me retrouve enfin en osmose avec la nature. Quand je me retrouve tout seul face à la nature, dans le silence le plus total, loin de toute civilisation, il y a toujours quelque chose de spécial qui se passe en moi. C'est comme si j'étais une boussole détraquée qui aurait retrouvé le nord, je vibre avec la nature et je ressens sa quiétude m'envelopper. Non, je n'ai pas pris de kava ! L'endroit est si paisible que je voudrais y rester plus longtemps.
Après un excellent déjeuner préparé seulement pour moi, je suis parti explorer vers la partie sud-est de l'île de Tavewa, là où il est dit que se trouve une superbe plage praticable à n'importe quel moment. Et quelle plage ! Elle se trouve dans un tournant, offrant une vue circulaire vers l'ensemble du Blue Lagoon. Je suis au cœur de l'attraction phare des Yasawas. Le Blue Lagoon est en fait une lagune formée autour de 4 îles, qui la protègent de l'océan Pacifique : Nacula au nord, Tavewa où je suis à l'est, Nanuya Lailai à l'ouest et Matacawalevu au sud. Le meilleur endroit pour l'admirer est sur Nanuya Lailai, juste en face de moi. Je négocierai un de ces jours pour qu'ils m'emmènent là bas. 
Par contre, si à Wayalailai il n'y avait pas de plage à marée basse, ici il n'y en a pas à marée haute, la mer venant lécher les cocotiers ! Au rayon inconvénients, qui est aussi peut être une des raisons pourquoi il n'y a personne, c'est que les cases étant très rustiques, les bêtes passent au travers. Il y a quelques moustiques, mais rien de méchant - ça n'a rien à voir avec Maupiti -  et puis une moustiquaire est fournie. En revanche le fléau numéro un ce sont les fourmis rouges. Il y en a partout. On ne peut pas poser sa serviette quelque part sans être piqué, à moins de la poser sur le sable humide ou dans un hamac. Dans la propriété, comme je suis toujours pieds nus, il ne faut pas que je reste sur place plus de 2 secondes sinon je me fais piquer. Elles montent aussi sur le lit. Grâce à la moustiquaire dont les mailles sont suffisamment serrées elles ne peuvent pas passer. 
Mais dès que l'on va aux toilettes il vaut mieux marcher sur les talons. Dans la douche il y avait aussi une araignée. Ce sont de petits désagréments qui ne me gênent pas. Ça n'a rien de sale, c'est juste la nature qui n'a pas de frontière et pénètre partout. Et ça donne un côté plus Robinson, j'aime bien !
Le soleil tape toujours autant et sur la plage où je m'étais mis, pas d'ombre. Il y a bien des cocotiers mais il ont un tapis de plantes au sol, des espèces de gros liserons aux feuilles luisantes qui n'en peuvent plus, à la limite des plantes grasses. Et puis même si j'essayais de faire mon trou, il y aurait les fourmis. Aussi j'ai essayé de faire un abri pour me protéger du soleil. Un résultat bien calamiteux ! 
J'avais pris des tiges de bambou trouvées sur la plage pour les planter dans le sable, faisant 4 mats sur lesquels j'ai posé mon paréo. Avec le vent, la structure, trop fragile, se pliait constamment et surtout le paréo claquait au vent dans un bruit infernal. Demain il faudra que je trouve une autre technique. Mais laquelle ? Comment se confectionner un parasol sans corde ni tendeurs ? Un de ces quatre il faudra que je regarde sur internet, dans les rubriques guides de survie. Je suis sûr que ça existe et que d'autres plus ingénieux que moi ont trouvé la bonne méthode. Le dîner est à 18h30. C'est tôt ! Je suis rentré de la plage à 6 h, et encore me forçant car le soleil avait juste commencé à ne plus brûler. En fait j'avais entendu une cloche retentir et je pensais que c'était le signal que le dîner était servi. 
A Wayasewa ils faisaient ça, ils tapaient sur des bambous pour signifier l'ouverture du buffet. Cette fois il ne s'agissait que de la cloche d'une chapelle. Il faudra que j'aille explorer où elle est située dans la cocoteraie. Par contre alors que j'étais sous la douche, les sons de bambou ont retenti puis, alors que je m'essuyais, un des employés est venu me chercher pour m'annoncer que mon dîner était prêt. Monsieur est servi et j'ai bien la confirmation que je suis seul ici.
Pendant que je mangeais, je pensais que le fait d'être seul pouvait avoir son revers de médaille, à savoir que comme il n'y a pas de débit, peut être que la nourriture est moins fraîche. Et quand on va sur Tripadvisor et qu'on regarde les avis sur les différents hébergements, il y en a toujours un qui s'est chopé une intoxication alimentaire quelque part. Ça a l'air chose assez courante. 
En tout cas par rapport au déjeuner, aucun effet. Si j'avais dû vomir je l'aurais déjà fait, chez moi ça se manifeste 4 heures après. Et puis il paraît que la nourriture ici est légendaire et que les bateaux qui mouillent dans le lagon viennent y manger le soir. En tout cas pas aujourd'hui ! Les portions sont particulièrement copieuses, il y en a au moins pour 3 et ça me fait de la peine de les voir se donner autant de mal que pour une personne. Les différents plats sont mis sous cloche avec chacun sa petite flamme en dessous pour les maintenir au chaud. Ce soir c'était poulet, patates douces, aubergines grillées, maïs cuit à l'étuvée qu'on mange en rognant avec les mains, haricots verts aux oignons, et un autre légume que je ne connais pas. Et chacun de ces plats dans une grande coupelle ! Pour le dessert j'ai eu droit à une salade de fruit dans un saladier géant!
Fanny est venue me tenir compagnie pendant le dîner et on a beaucoup parlé. C'est son fils qui est le chef cuisinier, je lui ai dit que la nourriture était excellente mais que c'était trop pour moi. J'en ai mangé à peine un tiers. Elle m'a dit de ne pas m'en faire, qu'à la fin du repas son fils mangeait les restes. Je préfère ça, ça me laisse moins de scrupules à ne pas finir les plats. Fanny a 5 enfants, dont une fille, qui sont tous dans d'autres pays à part un de ses fils, le chef cuisinier. Ils résident en Australie, aux USA ou encore aux Îles Salomon où elle a vécu 26 ans. Elle est revenue aux Fidji avec son mari Otto pour la retraite. J'ai failli demandé où était Otto, mais elle a devancé ma question. Il est mort il y a un an et un jour tout juste. C'est pour ça qu'un de ses fils est venu pour la seconder. Fanny est aussi arrière grand mère, un de ses fils de 40 ans étant déjà grand père. Imaginez si j'étais grand père, ça me ferait un choc !
J'ai appris plein de choses sur les Fidji. Par exemple pour l'électricité, il y a un bateau qui passe tous les mois les ravitailler en fuel et en essence pour les bateaux. Chaque resort est logé à la même enseigne et n'a droit qu'à 200 litres. C'est pour cela qu'ils font très attention et que l'électricité ne fonctionne que le soir de 18 à 23 heures. J'ai compris aussi pourquoi elle n'a pas grand monde. Un jour, un couple qui avait résidé ici plusieurs jours quelques années auparavant est revenu pour les vacances à Tavewa mais en choisissant l'hôtel voisin, le  Coral View. Ils sont retournés voir les lieux de Otto and Fanny et ont été surpris de la voir, les personnes avec qui ils étaient passés pour réserver leur ayant dit qu'elle avait fermé boutique. La raison est simple, elle refuse le système des commissions. Ce que je pressentais est donc avéré : les agences de voyages travaillent avec des resorts dont ils perçoivent une commission et on répond aux touristes qui veulent aller ailleurs que l'hôtel n'existe plus ou est injoignable. Exactement la même chose qu'avec Roger. Je n'aime pas  bien ce système qui enlève toute indépendance et relève selon Fanny de la corruption. Du coup je me demande si ça va être bien à Mana Island, vu que Roger voulait m'y envoyer pour les deux semaines entières et que j'ai dû me battre pour avoir droit aux Yasawas. C'est un peu comme les restaurants où l'on vous rabat de la rue, ce n'est pas très bon signe, les restaurants réputés n'ont pas besoin de ça pour avoir des clients. Je me dis donc la même chose pour le resort à Mana. On verra bien !

1 commentaire:

  1. Coucou Yvan, je viens à nouveau te conseiller pour la nouvelle calédonie, tu peux aller au gîte de l'ile des pins qui s'appelle nataiwach, ils ont des bungalow mais font aussi camping. Ils louent également des voitures, il suffit d'envoyer un mail et ils réservent et viennent te chercher. Par contre tu tombes en pleine période de vacances d'été là bas. Il doit y avoir du monde ou l'inverse. Bonne continuation. Chantal

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