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mercredi 14 décembre 2011

De la compagnie à Tavewa

Au petit déjeuner il y avait un bouquet de fleurs tout frais. C'est une jolie attention alors qu'il n'y a personne d'autre. Ils avaient servi plein de fruits, comme à tous les repas, mais cette fois il y avait des tronçons de bananes énormes dont le goût était un peu différent de ce qu'on a l'habitude de manger. La texture aussi était différente, crémeuse et fondante.
Après le petit déjeuner j'ai pris la direction du Coral View, sans indications précises. Je savais juste que c'était de l'autre côté de l'île. Je voulais y aller pour faire de l'internet et aussi pour voir les activités qu'ils proposent. Car j'aimerais bien faire un tour au lagon bleu, pas pour aujourd'hui mais pour demain. Chez Otto and Fanny ils proposent bien des excursions mais pas celle là, curieusement. C'est juste en face et ce qui fait venir les gens d'aussi loin. Bizarre. 
Et comme je suis tout seul je n'ose pas leur demander s'ils peuvent faire ça pour moi. Je préfère me greffer à un groupe : quitte à déranger les habitants autant que ce soit aussi pour d'autres personnes.
Je me suis un peu perdu au début, marchant le long de la plage et empruntant des sentiers qui s’enfonçaient dans l'île mais qui ne menaient qu'à des habitations. En fait, il faut aller tout au bout de la baie, côté nord, jusqu'à ce qu'on arrive à des rochers. Là, sous les arbres, un chemin qui au début n'est pas visible, part vers l'intérieur. J'ai trouvé ça après avoir repéré des traces de pneus de vélo dans le sable. Si un vélo était passé par là ça voulait dire que ça allait forcément quelque part. Alors que j'étais arrivé au Coral View, je suis passé devant un bungalow, et là sous le porche, en train d'emménager, j'ai distingué une silhouette qui ne m'était pas inconnue. 
Je me suis arrêté pour mieux voir, mais oui, c'est bien elle ! On est restés tous les deux un moment ahuris avant de réaliser et de reprendre nos esprits. Kerstin est au Coral View ! C'est quand même incroyable comme histoire ! Alors que c'est si difficile de se donner rendez vous quelque part quand on a tout organisé téléphone potable à l'appui, là par le plus grand des hasards on tombe l'un sur l'autre. Quelle était la probabilité ? On n'est pas dans le même hébergement, les Yasawas sont pleins d'îles et de resorts différents, il fallait qu'on soit au même endroit à la même heure et en plus qu'elle soit devant son bungalow au moment où je passe. Car je ne faisais que passer, 5 secondes avant ou après et c'était loupé. On a bien rigolé de s'être retrouvés.
Le Coral View n'a pas de plage, ça je le savais, tout le monde est allongé sur l'herbe ou dans des hamacs, devant la « plage ». Il y a du monde mais moins qu'au Wayalailai. Même clientèle de jeunes backpackers en revanche. Un backpacker est le terme anglais pour désigner ceux qui voyagent en sac à dos. Les routards quoi. Sauf que chez nous ça a plus une consonance de vieux loup de mer débrouillard et indépendant alors qu'ici ce n'est pas du tout ça. C'est juste des jeunes sans le sou qui viennent prendre le soleil, boire et faire la fête à moindre coût. Comme à Goa du reste. Je les fuis ! Kerstin aussi. La nuit dernière elle était en dortoir et elle a demandé ce matin à changer. Les dortoirs sont des chambre des 20 lits, aux lits superposés et à touche touche. J'avais jeté un œil à Wayalailai. La nuit si tu mets ton bras hors du lit tu touches le voisin ! 
Pour Kerstin elle avait au dessus d'elle une fille qui faisait comme si elle était toute seule : elle avait lavé son linge et le faisait sécher à sa balustrade pendant que Kerstin en dessous se ramassait les gouttes ! Et toutes les filles du dortoir n'arrêtaient pas de vaporiser des insecticides tout le temps, rendant l'air irrespirable. On comprend qu'elle ait changé et que je préfère faire du camping. Au Wayalailai beaucoup de pensionnaires ne comprenaient pas de voir ma tente sur la pelouse et me demandaient pourquoi je campais. Je leur répondais « parce que j'aime bien », à la place du moins politiquement correct « pour être tranquille, éviter d'être avec vous, et pouvoir déguerpir ailleurs à n'importe quel moment de la nuit » !
Les Fidjiens sont accommodants je trouve quand ils sont en confiance. Quand je suis arrivé au centre des activités pour demander à m'inscrire à la sortie au lagon bleu, j'ai eu en réponse : « Il faut être deux, vous êtes le premier, c'est trop tôt, revenez ce soir vers 16 heures ».  Vu que Kerstin part demain, je ne pouvais pas lui proposer de m'accompagner. J'ai un peu parlé avec l'employée, j'étais souriant et détendu et je sentais qu'elle s'adoucissait. Une fois que j'ai fini avec internet, comme ça m'embêtait de revenir à 16 heures, en plein après midi alors que je serais de l'autre côté de l'île, je lui ai dit que je ne pourrai pas être là à l’heure dite pour l'inscription. Ce sur quoi j'ai eu droit à un « c'est bon, venez demain à 9 heures et on vous déposera au lagon bleu ». Voyez, ce que je disais ?
En attendant, j'étais bien décidé à extraire Kerstin de là et à lui monter ma plage privée face au lagon bleu, elle qui se désespérait d'être là dans un endroit qu'elle n'aime pas, se demandant ce qu'elle faisait aux Fidji. Elle ne s'est donc pas fait priée pour me suivre. En chemin on s'est arrêté à mon gîte pour prendre le déjeuner qui m'attendait pendant que Kerstin sirotait un coca. Puis on s'est rendu à mon endroit dont j'étais sûr de l'effet.
Elle n'en revenait pas, disant : « Ah enfin, voilà les Fidji comme on les imagine ! ». Je lui ai répondu que j'avais mes secrets. On a passé l'après midi à barboter et à discuter d'ans le lagon. C'était divin, quand on sortait de l'eau c'est parce qu'on en avait marre mais dès qu'on se retrouvait sur la sable il faisait si chaud qu'on retournait à l'eau. On a dû passer les 3 quarts des 5 heures de l'après midi dans le lagon ! Un moment je lui ai proposé d'aller voir au bout de la plage, de l'autre côté du coude, vers l'océan, là où des rochers se trouvent, question d'avoir une autre vue sur le lagon, d'autant plus qu'un des rochers offre un promontoire duquel on doit avoir une belle vue.
Tous les pas ce sont nos allers et venues pour aller se baigner!

Un chien sorti de nul part nous a suivi, sans mot dire. Il était rigolo, il a passé tout le temps dans l'eau, à scruter le fond, à faire des bons en l'air dès qu'un truc s'agitait et le surprenait. Il n'avait le plus souvent que le haut du corps et la tête qui dépassait. Ça m'a réconcilié avec les chiens. Quand ils sont comme ça et pas en train d'aboyer ou de lever la patte, je comprends qu'on s'y attache. J'avais même envie de le caresser, c'est pour dire ! Kerstin aussi est tombée sous son charme.
Au bout de la plage eh bien c'est la fin, il n'y a rien après, que des rochers glissants. On s'est donc arrêté là, à un endroit qui formait une grande piscine naturelle au bleu incroyable, entre les rochers, où l'on n'avait pas pied ! Kerstin a adoré, lançant des « It's
unbelievable ». On a  beaucoup parlé, c'était drôle, moi d'ordinaire pas très loquace. Mais ce n'est pas très étonnant, si vous voulez me connaître vraiment il faut me voir ici, en paix et recentré. Je suis beaucoup plus ouvert et disponible.
On a beaucoup ri aussi. Je lui ai demandé si elle avait compris les kiwis en Nouvelle-Zélande. Eh bien pas du tout, une horreur ! J'étais bien content de voir que je n'étais pas le seul. On a bien rigolé aussi devant la propension des gens là bas à être en petite tenue par des températures abominables. Dommage que Kerstin ne reste pas plus longtemps ici, je suis sûr qu'elle aurait apprécié la sortie au lagon bleu. Je n'aurai aussi plus l'occasion de la croiser à nouveau, elle rentre en Allemagne le 22 décembre. Pour info par rapport au SMS que je lui avais envoyé en Nouvelle-Zélande pour lui demander de louer un van et de m'accompagner, elle ne l'a jamais reçu. Pas très étonnant avec ce réseau Yackie Mobile de daube. Surtout ne prenez jamais de carte SIM internationale chez eux !
Ce soir j'ai deux compagnons à table. Un couple de Belges flamants qui aurait dû arriver en même temps que moi mais qui a eu son vol au départ de Los Angeles supprimé la veille. Ils font le tour du monde aussi, en 6 mois, mais le leur est un vrai tour du monde, ils ont passé 2 mois en Amérique du Nord auparavant, à vadrouiller en large et en travers. Après ils vont en Nouvelle-Zélande, puis le Vietnam et le Cambodge.
C'est marrant de voir que toute le monde se retrouve en Nouvelle-Zélande. Mais ce n'est pas très étonnant, Kerstin aussi a adoré et aimerait bien y retourner un jour. Elle s'y est sentie étrangement bien, comme si la nature l'avait requinquée. Moi aussi ça ne me dérangerait pas d'y revenir à l'occasion...

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