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jeudi 15 décembre 2011

Le Lagon Bleu

Si le dîner est servi à 18h30, ce qui est trop tôt, le petit déjeuner commence à 8h, ce qui est un peu tard. Le temps de se poser, de constituer son assiette et de manger il était déjà 8h45 quand je suis retourné prendre mes affaires dans la bure. Panique à bord, je devais encore retourner là où l'on mange pour récupérer mon panier repas et donner mon nom et mes directives au couple belge. Car je crois avoir trouvé la solution. J'avais réservé 3 nuits sur la prochaine île au Nabua Lodge, situé autour du lagon bleu et que je peux voir d'ici. Mais de l'avis de tous les locaux, le Oarsaman's est bien mieux, situé le long d'une plage fantastique et juste un peu plus cher. De plus j'ai remarqué en descendant du bateau que les gens allaient surtout au Coral View et au Nabua Lodge. Oarsman's a dû avoir deux touristes. Aussi je réfléchissais comment je pouvais permuter le Nabua Lodge pour Oarsman's sachant que j'ai payé un dépôt de garantie d'une nuit au Nabua Lodge. Etant donné que les belges vont chez Oarsman, je leur ai demandé de réserver une nuit pour moi quand ils seront là bas. Ainsi j'écourterai d'une nuit au Nabua Lodge et je ne pense pas que ça posera problème car j'ai réservé un emplacement de camping, ce n'est pas comme s'ils avaient retenu un lit pour moi.
Après le calme de Otto and Fanny, l'idée de me retrouver dans un endroit plein de backpacker me refroidit. Pour un peu, j'annulerais tout et je resterais là jusqu'à mon avion pour la Nouvelle-Calédonie. En parlant d'elle, on dirait qu'ils font tout pour dégoûter les gens de venir. Déjà l'aéroport international est situé à 50 km du national et chacun à 25 km de Nouméa. Comme j'arrive tard au terminal et qu'il n'y a plus de bus à cette heure là, j'ai été obligé de réserver un hôtel pour voyageurs en transit le 24 décembre. Et ça ne s'arrête pas là : je comptais prendre un pass inter-îles mais il ne peut s'acheter que sur place, en se rendant à l'aéroport. Pour un vol le lendemain, j'avais toutes les chances de devoir poiroter à Nouméa plusieurs jours le temps qu'un vol se libère. J'ai donc acheté des billets normaux, qui eux se réservent sur Internet. C'est idiot ! 
Le pass donne droit à 20kg de bagage, les billets ordinaires à 10. Je vais donc devoir payer un supplément bagage (le total fait 13 kg) alors que je paye déjà plus cher qu'avec le pass ! Et qui peut voyager jusqu'en Nouvelle- Calédonie en n'ayant que 10 kg ? Ensuite je n'ai toujours rien comme pied à terre à l’Île des Pins et j'y serai dans 10 jours. Les mails que j'ai envoyés n'ont soit pas de réponse, soit une pour dire que c'est complet. J'ai essayé pour avoir une voiture, afin de faire du camping sauvage. Les loueurs sont les hôtels, j'en ai contacté quelques uns et la réponse était qu'ils réservaient les voitures pour leurs clients. Bref je suis dans la merde et je sens que la Nouvelle-Calédonie va être un enfer à vivre. Je vais passer un joyeux Noël et un bon Nouvel An en perspective ! A moins de finir au Méridien à 600 euros la nuit !
Pour revenir au lagon bleu, j'ai dû courir le long de la plage et à travers la forêt avec mon sac à dos et mon panier repas en bandoulière. Pas très pratique. Tout valdinguait quand je courrais, aussi je ne  pouvais pas aller bien vite, c'est comme si j'étais une fille aux gros seins ! Je suis arrivé en nage au Coral View, angoissé à l'idée que le bateau soit déjà parti pour le lagon bleu. Ça ne risquait pas, j'étais toujours le seul à vouloir m'y rendre. Et il n'y a pas de départ à 9 heures, c'est en fait à n'importe quel moment, dès que 2 personnes en font la demande. La sortie ne dure pas toute la journée mais à peine deux heures. Et la préposée radoucie d'hier s'est refroidie dans la nuit et ne veut pas me laisser partir. C'est à partir de deux personnes, il faut que je trouve une deuxième, et elle me demande de solliciter Kerstin. Oui mais Kesrtin part à midi. La guichetière assure qu'elle sera rentrée à temps. Je vais donc voir Kerstin, qui n'a pas beaucoup dormi la nuit dernière car elle a la crève et la peau qui brûle à cause de notre escapade d'hier. Elle est en  petite forme mais accepte de me suivre car elle sait que ça me tient à cœur. C'est gentil de sa part, je ne voulais surtout pas la forcer à quoi que ce soit.
Ils vous passent le bonjour!
Le lagon bleu est en fait aujourd'hui une vaste arnaque, que je ne manquerai pas de signaler sur internet et en écrivant aux guides de voyage. On est obligé de s'arrêter juste avant et de ne pas dépasser un gros panneau marqué « Private property, keep out ! ». Et tout le monde assure qu'on est quand même bien au lagon bleu, alors que je sais qu'il se trouve derrière la pointe. C'est terriblement frustrant. Je me suis approché du panneau pour avoir plus de détail, en fait on a bien le droit de passer en longeant le rivage, sauf quand un bateau est amarré, ce qui est le cas aujourd'hui (mais ne l'était pas les jours précédents). C'est un bateau de croisière, Blue Lagoon Cruise qui a acheté le lagon bleu et en empêche l'accès quand ses clients sont là. C'est scandaleux ! Il y avait des jardiniers affairés avec les feuilles mortes, j'ai essayé la sympathie et la gentillesse en espérant qu'ils me laisseraient passer. Rien à faire. J'ai alors chouiné, disant que c'était mon dernier jour ici, que j'ai traversé la moitié du globe pour voir le lagon bleu, que je veux juste aller à la pointe et prendre des photos. Ça n'a pas mieux marché.
J'ai alors essayé de contourner en passant par la forêt, un chemin s'enfonçait. Mais au final il ne menait qu'à des cages à porcs d'où une odeur insoutenable se dégageait. J'ai été obligé de respirer à travers mon T-shirt, cherchant à voir si le chemin continuait après les cages. Pour rien ! C'est donc dépité que j'ai rejoint Kerstin. On a convenu qu'on irait se plaindre et qu'on en toucherait un mot au jeune qui nous avait emmené là. Pourquoi s'être arrêté à cet endroit et pas de l'autre côté où le bateau n'aurait pas pu nous voir ? D'autres touristes d'autres hôtels sont arrivés, déposés au même endroit, avec la consigne ferme de ne surtout pas dépasser le panneau. Pour me consoler, j'ai emprunté le masque de Kerstin et je suis allé voir les poissons. J'ai revu les poissons clowns, englués dans un plat de nouilles ! Ils se cachaient dans les anémones de mer, avec juste leur air béat et leurs deux yeux qui me scrutaient. Ça m'a détendu...
Le vrai Lagon Bleu. Maintenant vous pouvez voir le film et comparer!
Le Lagon Bleu vu de la colline du Coral View
Quand je suis sorti, le bateau est arrivé pour nous ramener au Coral View. On a dit qu'on était déçu, qu'à cause de ce gros bateau on n'avait pas vu le lagon bleu. Ils nous a répondu qu'on y était. On a insisté en rajoutant : « the real one ». Et là il a avoué qu'il était bien derrière mais que le bateau empêchait le passage. On a dû encore insister pour qu'il veuille bien au moins contourner par la mer et nous le montrer du bateau, chose qu'il a fini par faire. Enfin ! On a pu le voir ce lagon bleu, ça n'aura pas été sans mal !
En attendant que la navette ne vienne chercher Kerstin pour l'amener au ferry, on est resté sur une petite plage à côté du Coral View, pendant que mon téléphone chargeait. Car on a fait l'essai, son chargeur, pourtant d'une autre marque, marche avec mon téléphone. Sinon Kerstin a inventé le concept de la pomme à 200 euros. Ça m'a beaucoup fait rire, sauf que ce n'est pas drôle. 
Plus couche ce n'est pas possible!
En venant de Nouvelle-Zélande elle avait une pomme dans son sac à dos qu'elle s'est empressée de manger dans l'avion avant d’atterrir à Nadi, sachant que le service de bio-sécurité la ferait chier avec ça. C'est donc l'esprit tranquille qu'elle a remplit le formulaire en répondant non à la question si elle avait de la nourriture. Sauf qu'elle s'est fait fouiller en arrivant et ils ont découvert dans son sac une seconde pomme dont elle ignorait l'existence. Ils lui ont donc collé une amende pour fausse déclaration. Elle a essayé de négocier, que ce n'était pas fait exprès, qu'elle avait vraiment oublié qu'elle avait une pomme dans son sac. Le type l'écoutait à peine, vaquant à ses occupations. Elle a donc dû payer. Ça fait cher la pomme. Après ça on ne dira plus se prendre une prune mais se prendre une pomme ! Et moi à côté, j'ai fait une fausse déclaration en disant que je n'avais pas de matériel de camping. 
Kerstin est partie
Je me l’étais déjà fait inspecter en Nouvelle-Zélande pendant des heures, sans m'en être servi depuis, je n'allais pas remettre ça sachant que le contrôle d'avant avait été OK. Ils n'ont qu'à poser des scellés dessus ! Je l'ai échappé belle. Si ça continue, je ne vais pas tarder à la foutre en l'air cette tente, si ça doit être ce bazar à chaque fois. Normalement après mi février je n'en aurai plus besoin. Il est temps aussi que je me débarrasse de mes coquillages ramassés en Polynésie avant que ça ne me mène en taule ! Je posterai ça de Nouvelle-Calédonie s'ils ne m'arrêtent pas avant...
Kerstin est comme moi, elle est incapable de savoir quelle date on est. Le symptôme a l'air assez répandu, je ne suis plus tout seul. Elle m'a demandé, je lui ai répondu dans un soupir que ce n'était pas à moi qu'il fallait poser cette question, que je n'en savais fichtrement rien. 
Elle a alors commencé à compter sur ses doigts. C'est marrant on a la même méthode : on remonte au jour du dernier vol qu'on a pris - dont on connaît forcément la date sinon on l'aurait raté ! - puis on additionne les jours passés depuis, en essayant de se rappeler ce qu'on a fait jour après jour. Il s'agit de bien se souvenir sinon ça fausse le résultat. On s'est donc retrouvé tous les deux le cul dans le sable, l'air soucieux, à lever puis à plier un doigt en cas d'erreur. C'était comique mais on est arrivé au même résultat ! J'aimerais un jour me déconnecter complètement, ne pas avoir d'avion, de bateau ou de  voiture à prendre, sans réservation de ceci ou de cela à se rappeler. Juste vivre au jour le jour, chaque jour succédant au précédant, en oubliant quel jour et quel mois on est, ayant l'illusion de l'éternité.
Un beau couple, a Wayasewa
Quand Kerstin est partie, j'ai fait l'ascension de la colline au dessus du Coral View pour avoir une vue sur le lagon bleu, la plus belle du secteur selon le Lonely Planet, ce qui est vrai mais ça grimpe rude et en plein midi ce n'est pas la meilleure période. En haut j'ai mangé mon panier repas. J’avais deux sandwichs et plein de fruits : ananas, papayes et bananes, les grosses de l'autre fois avec lesquelles j'ai un peu de mal à vrai dire. Elle sont lourdes car crémeuses et laissent un goût acidulé dans la bouche. Pour la papaye avant j'avais aussi un peu de mal, on ne peut pas dire que ça sente très bon mais heureusement ça n'a pas goût de ce que ça sent. N'empêche ça laisse avec les doigts qui puent comme si on s'était gratté le cul !
Je suis ensuite retourné à mon endroit préféré, au bout de la plage, où l'on peut barboter à toute heure. Dehors il faisait trop chaud, dedans c’était trop bon ! J'ai passé mon après midi là dedans, sans arriver à m'extirper. J'avais la peau autour des ongles toute blanche. Il y avait de temps en temps des trucs qui dérivaient. La nature a inventé le prêt à planter. 
Le lagon rose
v Ce sont des pousses de palétuviers ; pour en savoir plus regardez la vidéo à la fin. Il y avait aussi des poissons qui jouaient à saute mouton, retombant avec fracas dans l'eau. Sinon, rien d'autre à signaler ! Je suis sorti un moment pour aller faire un signe au ferry qui repartait, dans l'espoir que Kerstin me voit et se rappelle en souriant qu'elle était là la veille.
Puis je suis rentré pour la douche, un truc mou et humide m'attendait sous la plante des pieds, désagréable sensation. Ce n'était qu'un papillon ramolli qui avait macéré là toute la journée. Rien de grave, ce n'est pas comme au Coral View où j'avais senti un truc enroulé autour d'un orteil qui ne voulait pas lâcher prise, un gros scarabée énorme, de la taille de la moitié d'une main. Beurk ! Ça m'apprendra à marcher pieds nus. Tant que ce n'est pas un scorpion qui me grimpe dessus... Tous les soirs à la même heure le lagon bleu change de couleur et devient rose. C'est immuable et magnifique ! J'en ai profité pour retourner à l’endroit où j'avais passé l'après midi, pour avoir une meilleure vue d’ensemble. Tandis que je marchais le long de l'eau des bouffées de chaleur envahissaient la plage, venant de la mer. L'eau est tellement chaude ici qu'on ne voudrait jamais en sortir !

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