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lundi 19 décembre 2011

Les grottes de Sawa-i-Lau

Arrivée aux grottes

Ce matin après le petit déjeuner j'ai opté pour une excursion à ces grottes que l'on aperçoit dans le film « Le Lagon Bleu ». Mais plus que pour la référence au film, c'est surtout les avis éblouis de ceux qui y sont déjà allé qui m'a poussé à m'y rendre et aussi la curiosité de découvrir un nouvel endroit. Même si le temps est dégueulasse ce matin. On a eu droit à un grosse averse pendant le petit déjeuner. S'il pleut là bas ce n'est pas très grave, c'est une grotte donc je serai à l’abri !
La sortie est prévue pour la matinée seulement. Ça tombe bien car après je dois prendre le bateau pour ma prochaine escale : Mana Island dans les Mamanucas. Nous étions trois du resort à nous y rendre : un des couples australiens avec qui j'avais mangé la veille, des fermiers rigolos, et moi. Je leur avais raconté que je préférais boire de l'eau en bouteille que celle qu'ils nous proposent qui vient d'une cuve où ils recueillent l'eau de pluie. La femme du couple m'avait demandé : « Does it have a lid, a cover? ». 
J'avais répondu que oui et qu'à l'intérieur il y avait plein de grenouilles et de poissons qui avaient ainsi la paix ! Ça les avait fait beaucoup rire et ils m'avaient raconté qu'eux aussi ont une citerne dont ils boivent l'eau. Un jour à table ils avaient remarqué un goût inhabituel. En allant voir à la cuve, il y avait un gros opossum qui s'était noyé et qui flottait là dedans. Ils ont dû vider la cuve entière et la nettoyer !
Sawa-i-Lau n'est pas à côté du resort, on a dû contourner toute l'île de Nacula, qui est très étendue. Le trajet prend bien une bonne demie-heure. Au loin je voyais comme une montagne, me disant que les grottes étaient peut être là. Et c'était bien le cas. Un guide nous a conduit dans les grottes, c'est très touristique et bien aménagé, il y a des escaliers de fer. 
Quand nous avons pénétré dans la grotte, ça a été l'enchantement instantané. L'escalier descend vers un petit lac aux eaux bleues, à l'intérieur de la grotte qui forme un dôme haut de 15 mètres avec tout un tas de drapés et d'orgues. On se croirait dans une cathédrale ensevelie. Pour aller la voir de plus prêt il faut nager et prendre son masque et tuba. Car il y a une seconde grotte, non éclairée, que l'on rejoint par un petit passage étroit et un peu acrobatique. Claustrophobes s'abstenir ! Il s'agit de plonger dans un canal sous marin large comme le corps en ayant pris son souffle avant. Il y a deux guides : un qui nous pousse de la première grotte et un second dans l'autre qui nous montre le chemin à emprunter avec sa torche. Bon la passage n'est pas bien long et on a tôt fait de rejoindre la lumière mais le fait de savoir qu'on plonge dans un canal où il n'y a pas d'air n'est pas très engageant. D'ailleurs la femme du couple n'a pas voulu y aller.
Elle a eu tort car la seconde grotte est presque plus jolie, en tout cas encore plus mystérieuse. On nage dans de l'eau noire, agrippé à une planche de polystyrène tirée par le guide et censée nous montrer le chemin mais qui ne m'a pas empêché de me cogner chevilles, coudes et genoux un peu partout. Le guide nous éclairait les parois de temps en temps pour nous montrer. Les couleurs étaient magnifiques, toute une palette d'ocres et l'intérieur était tout poli par l'eau. Elle n'est d'ailleurs pas très salée. J'ai demandé, elle est bien reliée à la mer mais par un petit passage qu'on ne voit pas, certainement sous marin. Au bout de cette seconde chambre il y a un tout petit puits de lumière, c'est vraiment étonnant.
Quand on est sorti des grottes, le couple a été invité vers les stands de paréos et de coquillages. J'ai décliné la visite, sous le prétexte, réel, que je ne pouvais rien ramener car j'avais encore un long voyage et ne peux m'encombrer de rien. Pendant ce temps là un grain terrible se dirigeait vers nous et promettait d'éclater. Il aurait été prudent de partir maintenant, je l'ai signalé à un des fidjiens qui nous avait accompagné pour la visite mais il n'a pas relayé l'information. Les australiens ont donc continué leurs emplettes tranquillement. Ayant mon sac à dos avec portefeuille et caméras je commençais à me faire du souci. Où mettrais je ça si un orage devait se manifester ? Dans la barquasse il n'y a rien, juste des bancs étroits.
Quand enfin nous avons repris la mer, les premières gouttes se sont mises à tomber. Heureusement une fois l'ancre levée, j'ai remarqué qu'il y avait un petit renfoncement, comme une niche où ils logent l'ancre et où j'ai pu poser mon sac dessus. Rapidement ça a été le déluge. L'australienne à côté de moi rigolait à gorge déployée, comme la bonne sœur dans le film « Le gendarme de Saint Tropez ». Plus ça allait plus ça devenait pire, au point qu'on ne voyait plus les côtes. On a alors ralenti la cadence, mais la pluie cinglante a encore redoublé d'intensité. On a été obligé de s'arrêter quasiment car on ne pouvait ouvrir les yeux à moins d'en avoir un de crevé ! Le spectacle était irréel. La pluie frappait la mer avec une telle force qu'elle transformait sa surface en un une espèce de tapis de velours gris clair qui ondulait. C'était beau. Un moment on a revu les côtes, c'était pour constater qu'on avait tourné en rond : on était face aux grottes !
Le capitaine a retrouvé ses esprits et on a repris la route dans la bonne direction, en contournant Nacula cette fois par la côte ouest. Superbe idée : de temps en temps on avait des lames qui venaient nous asperger comme un seau d'eau qu'on nous enverrait en pleine tronche. Ça nous faisait beaucoup rire à chaque fois. La côte ressemblait avec ce temps, noyée dans les brumes et balayée par les pluies, à tout sauf à un paysage tropical. Pour plaisanter j'ai lâché : « Oh, we are already in New Zealand ! ». Avec cette pluie qui nous douchait en permanence et m'empêchait d'ouvrir les yeux proprement, j'ai eu une idée géniale : j'ai mis mon masque de plongée. Ça a fait rire tout le monde !
Seulement avec tout ce que le bateau se ramassait comme flotte, que ce soit d'en haut ou de la mer, à ce rythme là on n'allait pas tarder à couler. Ou à tomber en panne d'essence ! Car je sentais le moteur se battre avec peine contre le vent, les courants et les éléments en furie. Quelle aventure mais quels souvenirs ! Je suis sorti de la barque tétanisé à force de m'agripper et comme j'avais passé toute ce temps courbé en deux avec le cul qui tapait violemment sur le banc à chaque vague, j'ai eu le dos cassé tout l'après midi.
Après la lagon bleu, le lagon rose : le lagon noir!
Comme j'étais plus que trempé, j'ai posé mon T-shirt dans un coin du resort et j'ai oublié de le reprendre dans la précipitation de l'embarquement pour rejoindre le ferry de l'après midi ! Car avec toutes ces péripéties, on est arrivé juste à temps pour le déjeuner et il fallait encore que je paye ma note. Du coup il ne me reste plus que deux T-shirt ; au rythme d'une perte par semaine, il ne va pas m'en rester lourd ! En partant Magloire m'a fait sa déclaration, que j'allais lui manquer, qu'il ne voulait pas que je parte, qu'il fallait que je revienne, que hier soir il était venu devant ma tente pour venir dormir avec moi mais que je dormais déjà. Eh bien, il n'y va pas par quatre chemins !
Devinez qui j'ai vu en passant devant une île et qui rejoignait aussi le ferry ? Kerstin, qui quittait l'Octopus resort ! Visiblement elle avait changé ses plans sur mes conseils et elle a adoré son séjour qu'elle a même prolongé d'un jour tellement elle y était bien !
Waya Island, à nouveau
Il y a un truc qui me fait un peu souci : avec le problème de moteurs du précédent ferry, aujourd'hui on a un autre navire, plus petit, qui se traîne. Je dois normalement m'arrêter à l'île de Beachcomber puis prendre un autre ferry pour me mener à Mana Island. Sauf qu'il me semble bizarre que ce transfert puisse s'opérer le soir. Je comprends pour le matin quand le ferry quitte l'île principale mais le soir, et avec le retard qu'on a. Kerstin m'a conseillé judicieusement d'aller voir en bas à la réception du bateau. Ils m'ont dit qu'on arriverait à 19h à Beachcomber et que c'était un petit bateau qui mène ensuite vers Mana et qu'ils ne sont pas habilités à naviguer la nuit. Selon toute probabilité je devrais rester une nuit au Beachcomber. Sauf que cette île est un repère de fêtards et Kerstin se rend à son île voisine Bounty. Aussi je préférerais rester avec elle. La réceptionniste a appelé Roger (souvenez vous, celui qui m'a organisé le tour et un peu forcé la main pour aller sur Mana). Il s'était bien trompé : le bateau n'est plus que pour le lendemain et il me remboursera une nuit une fois que je le reverrai. En attendant les choses s'arrangent car je peux rester sur Bounty Isalnd, le bateau viendra aussi m'y chercher au lieu de Beachcomber.
Au final, tout est pour le mieux, je ne me voyais pas trop rester quatre nuits à Mana, c'est beaucoup, et dans un backpacker certainement bruyant, avec une tente sous la pluie, la perspective ne m'enchantait pas des masses ! Et puis comme ça j'ai eu une soirée avec Kerstin. Elle était ravie. Comme je n'avais rien réservé bien évidemment, je me suis retrouvé dans un dortoir, le reste étant complet. Et on a réalisé après les drôles de têtes qu'ils faisaient à l'accueil quand on a demandé si on ne pouvait pas avoir une chambre, qu'ils pensaient peut être qu'on venait juste là pour tirer un coup. Imaginez autrement : elle est allemande et reste pour plusieurs nuits et je ne reste que pour une nuit. On n'est pas un couple et on demande une chambre juste pour la nuit (Kerstin a réservé en dortoir pour les autres nuits). C'est vrai que ça peut porter à confusion !
Dans le dortoir de 8 lits (4 lits superposés), j'ai le lit du haut, Kerstin celui juste en dessous du mien. En faisant mon lit, je plaisantais avec elle, lui disant qu'en France on contrôlait souvent les choses une fois qu'il y avait eu un accident. Peut être qu'ici c'est pareil, car le lit bouge pas mal, tout ça mériterait bien un tour de vis, on dirait un meuble Ikéa mal monté. Imaginez, mourir dans un accident de lit superposé à la con, après avoir traversé des océans et affronté des requins !

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