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dimanche 25 décembre 2011

Noël à Nouméa

Nouméa, baie de Vata

C'est un véritable déluge qui sévit actuellement sur la Nouvelle Calédonie. Les gens ne parlent plus que de ça. Les informations à la radio font état de routes coupées, de personnes privées d'eau et d'électricité, de glissements de terrains. On a les restes d'une dépression australienne. Qu'est ce que ça devait être là bas ! Il a plu des cordes toute la nuit sans discontinuer. Ce matin, je me suis renseigné à la réception sur comment se rendre à Nouméa et plus exactement à baie de Vata. J'ai eu droit en substance qu'il fallait aller à l’arrêt de bus en face de l'hôtel, qu'un bus passerait peut être à 10h. J'ai bien aimé le peut être. Et une fois arrivé à Nouméa je devrais changer et demander à des gens la ligne à prendre, tout ça avec des bagages, un 25 décembre, sous une pluie diluvienne. Galère en perspective...
Baie de Vata
En faisant mon sac, j'ai rangé ce qu'il me reste de dollar Fidji dans une poche et cherché des francs pacifiques qu'il me restait de Polynésie. Ils ont disparu. La dernière fois que j'avais vérifié c'était en Nouvelle-Zélande. Il y en avait pour 200 euros. Pourtant à chaque fois aux Fidji j'ai laissé mon sac à la réception pour justement éviter les vols. Je suis sûr qu'ils me les ont fauchés au truc pourri de Mana Island. Je suis dégoutté, avec ça j'aurais pu me payer de belles nuits d'hôtel ici. Pour ne pas entamer ma bonne humeur, j'ai relativisé et je me dis que c'est comme si j'avais oublié de déclarer une pomme dans mon sac. Avec Kerstin on est quittes : on a tous les deux perdu 200 euros. C’est le tribut à payer pour faire un tour du monde.
A la réception elle n'a pas été très conciliante. Je lui ai expliqué qu'on m'avait volé 20 000 francs pacifique et que je n'avais pas de liquide pour prendre le bus. Je lui ai demandé si elle ne pouvait pas me faire payer davantage la note de l'hôtel et me donner la différence en espèces. Elle m'a répondu qu'elle n'avait pas le droit de faire ça, qu'il y avait un distributeur à deux pas, qu'elle y était allée la veille et qu'il y avait encore des sous. Ça ne l'a pas gênée de me voir partir sous un pluie battante avec mes sacs.
Mes premiers pins colonaires
Chemin faisant, j'ai laissé les sacs à l'abribus, courant le risque de me les faire faucher. Le distributeur n'était pas à deux pas mais à 500 mètres et avec mes sacs, mon dos qui ne peut rien porter et une pluie démentielle, ça faisait beaucoup. J'ai couru sous la pluie, enjambant des torrents improvisés qui se jetaient sur la route, glissant sur les bas côtés complètements détrempés. Quand je suis revenu à l'abri bus avec des deniers, j'étais trempé jusqu'aux os. L'abri bus n'est en fait qu'un banc en pleine nature avec une tôle ondulée large comme un timbre poste. J'ai dû me mettre debout sur le banc pour espérer garder un peu la tête hors de la pluie. Et j'ai attendu. Et encore attendu, scrutant à droite et à gauche, ne sachant pas dans quelle direction était Nouméa.
Au bout d'une heure de ce traitement inhumain pour un jour de Noël, et vu que la réceptionniste n'était même pas sûre des horaires, je me suis dit que je pourrais passer la journée entière ici sans que ça émeuve quiconque. Je suis donc retourné à l'hôtel. La préposée a été très étonnée de me revoir. Je lui ai dit qu'il n'y avait pas de bus et que je ne comprenais pas qu'il n'y avait rien de prévu pour aller de l'aéroport à Nouméa. C'est quand même un aéroport international, comment font donc les gens ? Une autre employée a soufflé à la réceptionniste qu'on était Noël, qu'il n'y avait pas de bus, que tout était fermé. J'aurais pu attendre effectivement longtemps ! Elle semblait plus au faite que l'autre et elle a suggéré que je regagne l'aéroport, qu'il y avait des navettes privées qui passaient régulièrement pour emmener les gens sur Nouméa contre 30 euros. Eh bien voilà, en y mettant un peu du sien, on finit pas trouver une solution ! Elle a appelé la compagnie qui a confirmé un prochain départ de l'aéroport à 11h30.
Sur la route du lac de Yaté
Au final quand je suis arrivé à l'aéroport, la guichetière de la compagnie, une blanche tropicalisée avec deux de tension qui m'a quand même offert un chocolat, m'a dit que je pouvais aller fumer une cigarette, que le prochain départ serait dans une heure. Tout ça comme si c'était normal et qu'une heure c'était 5 minutes ! Quand je suis arrivé à l'autre hôtel dans le centre de Nouméa, il était 14 heures et ma chambre n'était pas prête. J'ai mis mes bagages en consigne et commandé immédiatement un taxi pour l'aéroport de Magenta (le terminal domestique) pour demain matin 7 heures. Et je suis sorti pour aller manger un hamburger avec un smoothie au melon quelque part dans une gargote le long de la baie de Vata. Il y avait une éclaircie et un pâle rayon de soleil, je voulais en profiter un petit peu.
En face la baie de Vata, il y a une île de sable fin, l'île aux Canards, dont j'ai manqué la navette. Alors que j'attendais la prochaine sur un banc, le ciel s'est à nouveau couvert et j'ai changé mes plans. La baie de Vata était pleine de monde et de touristes japonais qui se prenaient en photo. C'est une vague bande de sable grossier longée par des pelouses pleines de merdes de chien avec des bancs où des gens jacassent. J'ai donc décidé de rentrer à l'hôtel et de rester tranquillement à la piscine ou dans ma chambre à faire de l'internet. Alors que je jetais dans une poubelle mon gobelet de smoothie vide, j'ai été hélé dans le dos. En me retournant j'ai aperçu Cesare dans une voiture.
Superbe route!
Cesare est un italien de Milan avec qui j'avais parlé au Nabua Lodge et que j'ai aussi croisé hier à l'aéroport dans le file d'attente pour le vol de Nouméa. Aujourd'hui il m'offre de monter dans sa voiture de location et me dit qu'il a l'intention d'aller voir le lac de Yaté et me demande si ça m'intéresse. Je ne me suis pas fait prier, et puis un jour un Noël c'est triste de rester tout seul.
Nous voilà donc partis pour le lac. Enfin presque car il n'a pas de carte autre que celle du guide du voyage, pas assez détaillée. On a un peu tourné en rond, rebroussé quelques fois, demandé notre chemin à des gens, mais on a fini par trouver. C'était plus l'occasion de discuter en étant à l'abri qu'autre chose. Il n'y avait rien à voir, le lac est un peu en altitude, il flottait de plus belle, on ne voyait plus la route et tout était dans les nuages ! Par contre c'est étonnant comme la terre ici est rouge. J’avais déjà vu des reportages et c'est bien comme ce que j'imaginais. 
La terre de Nouvelle Calédonie
De la végétation rabougrie qui ne fait pas du tout tropicale sur de la terre rouge et boueuse. Avec ce qui pleuvait les cours d'eau avaient pris une teinte orange en raisons de toutes les particules de terre en suspension. C'est très étonnant. On s'est arrêté quelques fois, il n'y avait que moi qui descendait sous la flotte prendre une photo. Au début j'avais peur qu'il ne démarre me laissant seul sur la route sans rien et profitant de ce moment d’inattention pour me faucher mon sac. Après tout je ne le connais pas, c'est la troisième fois de ma vie que je lui parlais ! Mais ça n'est pas arrivé. Il m'a raccompagné jusque devant mon hôtel et je lui ai donné l'adresse de mon blog pour qu'il puisse me contacter si besoin.
En effet, il a aussi dans l’intention de venir à l’Île des Pins mais devant les tarifs délirants du moindre truc là bas, il a la même idée que moi : y faire du camping. Mais comme il n'a pas de matériel, il doit aller en acheter dans les prochains jours. Ce serait drôle de se revoir à l’Île des Pins. Je prends la première compagnie qui se présente. Après trois mois d'aventures, c'est agréable d'avoir quelqu'un à qui parler de temps en temps. Je crois que pour lui c'est la même chose. Deux âmes de voyageurs perdus au bout du monde qui se rencontrent un jour de Noël...

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