Google Website Translator Gadget

jeudi 29 décembre 2011

Le pic N'Gâ et autres merveilles

La baie de Kanuméra vue du pic

Pour la première fois depuis que je suis arrivé en Nouvelle-Calédonie, ce matin il n'y a pas un nuage, ce qui laisse augurer d'une belle journée. Je n'ai donc pas traîné avant de partir à l’ascension du pic N'Gâ, le toit de l’Île des Pins qui culmine à 262 mètres et promet d'offrir une vue spectaculaire à 360 degrés sur l'île. J'attendais le moment opportun avant de m'y rendre, c'est chose faite ! L'entrée du sentier est bien fléchée depuis la route et se prend derrière la baie de Kuto, peu avant le gîte Kanuméra quand on vient de Vao. Après ça devient un peu plus compliqué. Le sentier est en fait le lit d'un ruisseau et avec les pluies des derniers jours c'est rempli d'eau. Il y a donc de petits chemins de déviation dont certains se perdent rapidement dans la jungle. A un moment le sentier m'a mené à une barrière avec la mention « propriété privée, défense d'entrer ». 
A gauche Kanuméra, à droite Kuto
Je trouvais cela très bizarre pour un chemin censé mener à un point de vue. J'ai donc rebroussé un peu et retrouvé le chemin qui avait bifurqué sans que je m'en aperçoive. Seul le début est un peu chiant, après on quitte rapidement la végétation pour commencer vraiment l'ascension, en plein soleil et sans ombre. Le sentier part direct à flanc de montagne sans serpenter. Ce n'est pas que cela soit dur, ça n'a rien à voir avec Maupiti ou Wayasewa, mais le fait de grimper comme ça sur un chemin raide avec le soleil en face ne permet à aucun moment de reprendre son souffle et me fait transpirer à grosses gouttes. Rapidement le T-Shirt est devenu trempé et je ne pouvais même pas l'enlever car il me protège du soleil. Il serait temps qu'ils inventent un truc ultra léger qui laisse le corps au sec dans l'effort. J'ai bien un T-Shirt de course censé être étudié pour, mais comme il est tout en synthétique, il me tient très chaud et pue très vite. J'hésite à le bazarder car il peut encore me servir comme T-Shirt de plongée. Encore faudrait il que je trouve un masque. Car je ne peux pas en acheter ici et personne n'en prête. Et il paraît que les fonds de Nouvelle-Calédonie sont parmi les plus beaux du monde, aussi je suis très frustré. Ça ne peut plus durer. D'habitude je ne suis pas chapardeur pour deux sous mais là ça devient une urgence, un cas de force majeur ! 



La baie des Rouleaux, vue du pic
La vue d'en haut du pic est un peu décevante, j'ai vu mieux ! Même si elle embrasse effectivement l'île dans sa totalité, le panorama n'est pas à tomber des nues car il n'y a pas de couleurs bleu lagon. De plus les baies sont peu visibles, cachées par les pins colonnaires, si hauts qu'ils masquent les plages. La vue la plus intéressante reste celle qui va de l'îlot Brosse jusqu'à la baie de Kuto. L'ascension m'a permis de découvrir en revanche qu'il y avait une bien jolie anse prometteuse derrière la baie de Kuto. C'est la baie des Rouleaux, qui figure bien sur la carte mais que je ne sais pas rejoindre car elle n'est pas indiquée et pas d'un accès direct par la route. Aussi, en descendant, je suis repassé à l'épicerie d'avant hier récupérer mon morceau de roquefort avec l'idée de demander aussi le chemin à prendre pour se rendre à la baie des Rouleaux. Sauf que le type si serviable de l'autre fois a été remplacé par une jeune fille qui roulait des yeux comme un poisson ahuri quand je lui ai demandé si je pouvais récupérer mon bout de fromage. 
La baie de Kuto et au fond le pic N'Gâ
Car un coup d’œil rapide dans le frigo m'a permis de voir qu'il n'y était pas. Il y avait un risque en n'y étant pas repassé hier, c'est sûr qu'ils n'allaient pas le garder ad vitam eternam. La fille n'était au courant de rien, je suppose que l'autre a dû le manger, je suis donc reparti avec juste une baguette et l'indication pour rejoindre la baie des Rouleaux, ce qui n'est pas si mal. Il y a bien un chemin qui y mène mais c'est un chemin privé destiné uniquement au camping qui se trouve au bout. Sinon il faut passer par un chemin qui part de la baie de Kuto et enjambe le cap qui sépare les deux baies.
Pour ne pas froisser la population locale, j'ai donc suivi l'itinéraire par la mer. Ce n'est pas fléché mais mon sens de l'orientation aura suffit à trouver un chemin qui s'enfonçait dans la forêt. Une dizaine de minutes de marche suffisent avant d'arriver à la baie des Rouleaux. 
Baie des Rouleaux
La plage est magnifique et déserte, une réplique de la baie de Kuto en plus sauvage, sans hôtel et avec personne, la plaçant instantanément au rang de ma plage préférée de l’Île des Pins. Juste derrière la plage se trouve le camping, séparé par une espèce de palissade en bois pour protéger du vent. Derrière se trouvent les emplacements de camping, chacun avec un faré, une table, des bancs et l'électricité. C'est assez grand et il n'y a qu'une tente. Il y a aussi deux bungalows où des gens se trouvent. J'ai eu immédiatement le coup de foudre pour ce camping tout en bois qui donne sur la plage et d'où on entend les vagues se briser. Un vrai coin de Robinson. Du coup je suis allé voir la propriétaire pour réserver les 3 dernières nuits qu'il me restera à l'île des Pins une fois que je n'aurai plus de voiture. Car le camping n'est pas trop mal situé, suffisamment loin de tout pour ne pas avoir de problème de voisinage le 31 décembre. De plus, en une petite demie heure de marche je dois être au gîte Nataïwatch où je pourrai me rassasier. Et j'aime l'idée après le dîner de longer deux plages, un rocher sacré et marcher dans la jungle à la lueur de la torche. 

Vous aimez la baie des Rouleaux?

Toile d'araignée géante, à moins que ce ne soit l'araignée!
Au début j'ai cru que ça n'allait pas être possible, la gérante m'ayant accueilli avec un « Ouh là, j'attends du monde, je ne sais pas s'il va me rester de la place ». Finalement après avoir jeté un coup d’œil à son cahier des réservations, il y a bien de la place pour moi. J'ai vu qu'il y avait en revanche 4 ou 5 réservations de 2 ou 3 personnes pour ces jours là, je ne serai donc pas seul, hélas. Mais c’est suffisamment grand et espacé pour que je ne sois pas emmerdé. Bien que les emmerdes puissent arriver d'ailleurs. Car l'endroit est peuplé d'une ribambelle de clebs et de coqs. Vous me direz que je suis malade d'avoir réservé dans un truc pareil mais j'ai ma petite idée. Déjà, rien ne dit qu'ils feront du bruit la nuit (on peut rêver) mais surtout la baie est très grande et il n'y a aucune habitation, offrant des solutions de repli à l'infini sans devoir aller très loin. Bref c'est l'idéal. La baie donne plein ouest et promet en plus de beaux couchers de soleil. 
Les îlots Gadji
Pour le 31 décembre un repas est possible mais je dois dire d'ores et déjà si ça m'intéresse. La propriétaire a dû sentir le drôle d'oiseau que j'étais car elle m'a mal vendu le truc : « Je fais un repas payant avec les autres du camping le 31. Vous voulez vous joindre à nous ou vous préférez rester tranquille dans votre coin ? ». Vous devinez ma réponse. Je vais les laisser entre eux, et méditer sur la plage sous le clair de lune à regarder les étoiles, ce programme là me plaît bien mieux. On pourra dire que je ne fais pas la fête, que c'est dommage. Mais pour moi, quoi de mieux que d'accueillir la nouvelle année par un bain de minuit sur une plage déserte pendant que toute le monde est emmitouflé sous des pulls et des anoraks à boire du champagne sur des Champs-Elysées bondés de monde et au milieu des klaxons et des embouteillages ? Chacun son truc !

Mon Koh Lanta!


Avant de rejoindre l'hôtel Kodjeue pour réserver le dîner, je me suis arrêté devant une autre épicerie pour fourrer ma baguette avec du fromage. Il était midi passé, c'était fermé, je n'avais pas imaginé qu'ils puissent fermer entre midi et deux. Du coup mon sandwich ça a été de la baguette avec rien dedans ! Un déjeuner de Moyen-Age ! Pour une fois, je ne vais pas en mourir, j'ai de quoi compléter avec des compotes. Et puis ce matin j'ai encore pris un copieux petit déjeuner. A l'hôtel, ils ne savaient pas s'ils allaient pouvoir m'accueillir ce soir car ils ont beaucoup de monde. Ils m'ont demandé où je résidais. J'ai répondu au camping des Rouleaux pour ne pas dire nul part. Ils ont alors proposé d'appeler là bas dans l'après midi si une place se libérait. Je m'en suis sorti en disant que je ne pensais pas y retourner d'ici le soir. Voyant que j'étais tout seul, ils ont pris ma réservation : « vous êtes seul, on va vous trouver de la place ». Comme quoi on finit toujours par trouver un arrangement ! Sur le comptoir il y avait un plan de l'île bien détaillé avec les curiosités locales. Mon regard a tout de suite été attiré par le nord de l'île, la baie de Gadji, parsemée de petits îlots où ils avaient placé l'indication « Koh Lanta ». Eh bien voilà, l'énigme est levée, je sais maintenant où ça a été tourné. Je savais bien que l’Île des Pins était un lieu tout trouvé pour un Koh Kanta.
J'ai donc pris la route pour Gadji. Il ne faut pas se fier aux cartes, hors de Vao, il n'y a pas de village, les lieux dits ne sont en fait qu'une ou deux bicoques très espacées les unes des autres. La route finit à la pointe nord sur une espèce de mangrove vaseuse. Je ne le savais pas, jusqu'à ce que j'aperçoive une belle pirogue qui mouillait face à un petit rocher qui semblait flotter à la surface de l'eau. Comme je pensais tenir là une belle photo, je me suis avancé sur la plage. Tout à coup j'ai disparu dans la vase, ce qui semblait être du sable était une épaisse couche de vase dans laquelle je me suis enlisé. J'en avais jusqu'à mi mollet et quand j'ai essayé de m'extraire de là, les godasses étaient comme cimentées et sont restées dedans, la vase se refermant tout autour. Il a fallu que je m'y prenne à deux mains, allant farfouiller à l'aveugle dans la vase pour retrouver mes Crocs. Et j'ai dû tirer de toutes mes forces, ça faisait « Schlurk » et ça ne voulait pas venir. 
En tirant sur la godasse, c'est comme si toute la vase des alentours allait venir avec. J'en avais plein partout, ça puait et je n'osais même pas penser à la vermine qui pouvait se trouver là dedans. Quand enfin j'ai pu récupérer les chaussures, j'étais vert et informe, couvert d'une épaisse couche de vase. Je ne pouvais assurément pas reprendre la voiture comme ça, j'allais tout cradosser. Et comment faire pour nettoyer tout ça ? Je n'avais comme solution que d'y retourner ! Un tronc était posé sur la vase permettant de m'avancer vers l'eau sans m'enfoncer. En théorie ! Car le tronc était si glissant que j'ai glissé à plusieurs reprises, finissant ma course à quatre pattes dans la vase au milieu de « Schlurk » à n'en plus finir. Finalement c'est les pieds dans la vase et arc bouté en tenant les chaussures à bout de bras vers un mince filet d'eau boueuse qui montait que j'ai pu les nettoyer. Après ça a été le tour des pieds mais comme le tronc était encore plus glissant pieds nus, j'avais les jambes qui tremblaient au point de ne pas pouvoir faire un pas. Comme je ne pouvais décemment pas rester là indéfiniment, je suis rentré à pieds dans la vase, enfournant le tout dans des chaussures propres ! C'était comique. Digne d'un jeu qui n'aurait pas dépareillé à Koh Lanta ! Tout ça pour une photo d'une pirogue à la con !
A la baie de Gadji, en longeant une piste défoncée, on arrive à un ranch où l'on peut faire des balades à cheval. J'aurais été plus intéressé pour faire un tour en bateau vers les îlots de Koh Lanta mais ça, personne ne le fait. Le ranch fait aussi gîte, à un prix imbattable : 500 francs le lit (5 euros!). A ce tarif, je ne sais pas à quoi on a droit mais pour les routards, je passe le tuyau, il faut s'adresser à Fidélie Vakoumé, 46 93 07 ou 90 97 33. L'info n'est dans aucun guide. Ça revient trois fois moins cher que le camping et 15 fois moins cher qu'un gîte traditionnel. Comme quoi au final sur l'île des Pins il y en a pour tous les budgets, même si ce genre d'info n'est pas divulguée. Car il paraît que le marché a été verrouillé depuis longtemps pour faire cracher un maximum d'argent aux touristes.

La plage devant Chez Émile


Les huttes de Chez Émile
Après avoir eu droit à mon Koh Lanta à la baie de Gadji, je suis allé me reposer à nouveau dans la baie d'Oro. Mais cette fois j'ai commencé la visite en cherchant le Kou-Gny, restaurant et camping qu'on rejoint après avoir traversé un chenal et marché dans la forêt pendant 15 minutes. Je voulais voir à quoi ça ressemblait car je pensais à l'origine y venir camper. Mais avec la trotte que c'est je ne me voyais pas faire tout ce chemin avec les bagages. J'ai demandé au gîte Chez Régis comment atteindre l'endroit. Le Kou-Gny est en fait juste derrière le Méridien, face à une belle plage... à marée haute. Car pour l'heure c'est marée basse et c'est couvert d'algues. A l'une des extrémités les algues laissent la place à un beau lagon. J'ai essayé de m'y baigner, d'autant plus que de petits bancs de sable très photogéniques avaient émergé. Mais il y avait de l'eau à la cheville : même allongé, j'avais le cul qui dépassait. Ne pouvant pas rester là plus longtemps, j'ai suivi le mouvement des gens qui passaient et s'emmanchaient dans un bras de mer qui rejoignait la piscine naturelle. 
Un bras de mer menant à la piscine naturelle
Le site du Kou-Gny est remarquable et il n'y a pas un campeur. Si ce n'était pas ce problème de plage à marée basse et le trajet pour y parvenir, ce serait un excellent point de chute, d'autant que le camping fait restaurant et est réputé. Juste à côte se trouve aussi un autre camping, chez Émile. Je passe l'info. Ils avaient une tente et des huttes traditionnelles façon tente de sioux ! Mais tout cela ne vaut pas le site du camping des rouleaux. Aucun regret à avoir, d'autant plus que Chez Régis, là où je pensais venir il y a quelques jours, ça s'est rempli de nombreux campeurs aux rires gras.
J'ai revu la piscine naturelle mais c'est l'endroit le plus fréquenté de l’Île des Pins et assurément pas à voir en période de vacances scolaires. C'était encore plein de mômes occupés à jouer au ballon et à crier dans l'eau. Par contre j'ai vu plein de poissons partout et la piscine a aussi l'air d'être un bel aquarium. Il serait temps que je trouve un masque !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...