Mon bungalow |
Maintenant qu'il me
semble avoir fait le tour de Camiguin, j'étais un peu perplexe ce
matin en me demandant au carrefour : à droite, à gauche ?
J'avais deux options : à gauche pour retourner aux sources
d'eaux chaudes me prélasser, à droite vers... J'ai regardé la
carte des curiosités, il y a des sources et cascades que je n'ai pas
encore vues sur la cote ouest. Et comme c'est la plus spectaculaire,
je me suis dirigé à nouveau vers le vieux volcan, dans l'idée
cette fois d'aller jusqu'à Catarman pour revoir cette portion que
j'avais fait sous la pluie il y a deux jours.
Juste après le vieux
volcan, il y a un grand crucifix dans la mer, c'est Sunken Cemetery,
un cimetière englouti dont je n'entends que du bien pour la beauté
de ses fonds. Évidemment j'ai oublié mon matériel de plongée,
aussi ça ne servait à rien que je m’arrête. C'est bien dommage
car du rivage on voyait des massifs se dessiner avec de l'eau vert
clair autour.
C'est un endroit rocheux sans plage mais parfois c'est
là où c'est le plus joli, comme à Sainte Lucie où je me rappelle
un spot de snorkeling à tomber le long d'un à pic d'une montagne.
J'ai continué jusqu'à Bura Soda Springs dont je n'ai pas compris
l’intérêt du site. C'est une espèce de piscine alimentée par
une rivière. Certes l'eau provient des montagnes mais à part ça
cela reste un bassin en béton avec des chaises longues. Ça ne
méritait pas que je m'y arrête. De toute façon le paysage est
suffisamment joli pour être une fin en lui même. Les attractions
sont juste un moyen pour moi de me balader et d'offrir des vues dans
la jungle et sur le mont Hibok Hibok ou ses voisins, les monts
Manbajao et Timpoong, tout aussi photogéniques.
Depuis Bura Soda, la
route continue sans que l'on ait besoin de faire demi tour et semble
retourner en contrebas, vers la route qui ceinture Camiguin, dans ce
qui ressemble à une épingle à cheveux.
En fait cette route permet
de mener à une autre attraction, Tuasan Falls, fléchée à 3,9
kilomètres d'un carrefour. Je me suis emmanché là dedans mais
rapidement la route s'est transformé en piste de terre défoncée
avec des racines et des ornières dues à des engins de chantier. Ça
grouillait de monde là dedans, des villageois prompts à me saluer
et des jeunes casqués affairés à construire une route jusqu'aux
chutes. Et j'avais l’ordinateur dans mon sac en mode veille pour
essayer de me connecter d'un autre endroit car ce matin le wifi était
en panne au gîte. Avec les secousses ce n'est pas conseillé pour le
disque dur qui risque d’être endommagé et donc de perdre son
contenu.
Je ne mets plus le
casque, c'est une vraie torture sous les tropiques et je comprends
pourquoi personne ne le met alors que c'est censé être obligatoire.
Avec un casque on est tout le temps à transpirer et à avoir le cuir
chevelu qui gratte. Je suis mieux cheveux au vent !
Tuasan Falls |
On ne peut
pas accéder aux chutes, la piste de terre part vers la fin en une
pente vertigineuse que je n'aurais pas pu remonter et avec une
pelleteuse au bout occupée à débroussailler et à abattre les
arbres pour continuer le tracé du chemin. Je suis monté sur un
monticule de terre, offrant une belle vue sur la vallée avec des
bassins tout en bas. C'est ça les cascades. C'est plus des piscines
naturelles à plusieurs niveaux. Un groupe de 4 jeunes est arrivé et
m'a demandé de les suivre. Je les regardais faire, ils sont
descendus par un monticule de terre haut de je ne sais combien de
mètres, dévalant ça parmi des rochers qui roulaient autour d'eux
et qu'ils faisaient se détacher sur leur passage, incapables de
stopper leur chute, le sol se dérobant sous leur pas. On a avait
l'impression qu'ils faisaient du ski. Ils se sont retenus un moment à
arbre, me pressant de venir. Je ne suis pas fou, j'ai jugé que la
situation était trop dangereuse pour valoir la peine.
Tuasan Falls |
A la station service, les
feuilles de papier « Sorry, out of stock » fleurissaient,
semant la panique. Comment allais je rentrer alors que je pensais ne
pas avoir suffisamment d'essence ? C'est la seule station de
tout le secteur. Il y avait juste une pompe avec rien d'écrit
dessus, sans doute la feuille se sera détachée sous l'effet du
vent. Je suis quand même allé demander timidement. Miracle, ils en
avaient juste à cette pompe.
Merci à Jésus qui me sourit depuis son effigie en plastique accrochée au guidon ! J'ai ainsi pu aller voir une autre curiosité, en toute tranquillité : Santo Nino Cold Springs. Là encore un site sans grand intérêt, le même système de piscine qu'à Bura Soda, les gens et les commerçants en plus. Peut être parce qu'il était plus tard. Les touristes arrivaient par quelques motos taxi, ces espèce de pousse pousse qui sont en fait une moto insérée dans un châssis en bois, vraisemblablement fait main, où des bancs sont disposés. C'est minuscule, on a l'impression de rentrer dans un confessionnal et il faut se pencher bien bas si on ne veut pas se cogner. A l'intérieur on ne sait pas quoi faire de ses jambes. Je ne vois pas à Camiguin de japonais, la destination est sans doute trop roots pour eux. A la place je vois des gens typés un peu différemment, des Coréens je pense. Les touristes ne se distinguent que par le fait qu'ils sont en groupe et plus gros que les Philippins. Plus clairs de peau aussi.
Merci à Jésus qui me sourit depuis son effigie en plastique accrochée au guidon ! J'ai ainsi pu aller voir une autre curiosité, en toute tranquillité : Santo Nino Cold Springs. Là encore un site sans grand intérêt, le même système de piscine qu'à Bura Soda, les gens et les commerçants en plus. Peut être parce qu'il était plus tard. Les touristes arrivaient par quelques motos taxi, ces espèce de pousse pousse qui sont en fait une moto insérée dans un châssis en bois, vraisemblablement fait main, où des bancs sont disposés. C'est minuscule, on a l'impression de rentrer dans un confessionnal et il faut se pencher bien bas si on ne veut pas se cogner. A l'intérieur on ne sait pas quoi faire de ses jambes. Je ne vois pas à Camiguin de japonais, la destination est sans doute trop roots pour eux. A la place je vois des gens typés un peu différemment, des Coréens je pense. Les touristes ne se distinguent que par le fait qu'ils sont en groupe et plus gros que les Philippins. Plus clairs de peau aussi.
White Island |
Aux sources, j'ai été
accueilli par une dame qui me proposait une noix de coco fraîche à
boire. Quelle bonne idée ! Je lui ai dit OK, mais une fois que
j'en aurais fini avec l'attraction. En fait je ne suis même pas
rentré, le droit d'entrée était de 60 pesos pour 4 heures alors
que je ne comptais y rester que quelques minutes, le temps de me
rafraîchir tout au plus. Je suis donc retourné sur le parking.
Entre temps le prix de la noix de coco avait baissé : 20 pesos
au lieu de 28 (soit moins de 50 centimes d'euro). A ce tarif on
aurait tort de s'en priver et ça fait très longtemps que je n'ai
pas vu quelqu'un proposer des jus de noix de coco. Je n'ai même pas
souvenir en avoir dégusté une seule depuis le début de mon tour du
monde. Un comble pour un parcours dans les tropiques pendant
plusieurs mois ! La noix de coco était au frais, dans un petit
bassin creusé le long de la rivière, façon barrage de gosse. En
deux temps trois coups de machette je l'ai retrouvée dans les mains,
scalpée avec une paille dedans.
Je suis allé m'asseoir à l'ombre, observant les gens vivre leur vie autour de moi. Il y a quelques cases de l'autre côté de la rivière avec des trucs qui fume. Les gens et les chiens traversent la rivière par un tronc d'arbre qui sert de pont. Les gosses s'amusent à faire peur aux chiens pendant qu'un jeune cochon couine alors que quelqu'un l'a pris sous le bras pour le flanquer à l'eau, question de le nettoyer en le brossant. Un local avec des dents en moins, Mario, est venu me parler pendant que je sirotais une noix de coco inépuisable, parlant un anglais dont il ne connaissait que quelques mots. Au bout d'un moment il m'a sorti une carte en plastique présentant des plats dont les noms m'étaient étrangers. Il m'a montré un endroit où ils préparaient des trucs dans des marmites à même le sol, parmi les chiens et les crottes de poule. J'avais le choix entre du porc, du poulet ou du bœuf, le tout avec du riz et une bonne tourista garantie ! J'ai décliné son offre par un petit mensonge comme quoi le déjeuner m'attendait au gîte. Qu'est ce tu veux dire d'autre pour sortir de là vivant ? Parfois il vaut mieux ne pas voir comment sont préparées les choses.
En parlant de bœuf, les vaches ici sont différentes. Elles
sont blanches et cagneuses avec de longues cornes retournées qui
pendent le long de leur tête comme des boucles d'oreille. Elles ont
un piercing à la narine avec une ficelle qui les retient à un
arbre.
Je suis allé m'asseoir à l'ombre, observant les gens vivre leur vie autour de moi. Il y a quelques cases de l'autre côté de la rivière avec des trucs qui fume. Les gens et les chiens traversent la rivière par un tronc d'arbre qui sert de pont. Les gosses s'amusent à faire peur aux chiens pendant qu'un jeune cochon couine alors que quelqu'un l'a pris sous le bras pour le flanquer à l'eau, question de le nettoyer en le brossant. Un local avec des dents en moins, Mario, est venu me parler pendant que je sirotais une noix de coco inépuisable, parlant un anglais dont il ne connaissait que quelques mots. Au bout d'un moment il m'a sorti une carte en plastique présentant des plats dont les noms m'étaient étrangers. Il m'a montré un endroit où ils préparaient des trucs dans des marmites à même le sol, parmi les chiens et les crottes de poule. J'avais le choix entre du porc, du poulet ou du bœuf, le tout avec du riz et une bonne tourista garantie ! J'ai décliné son offre par un petit mensonge comme quoi le déjeuner m'attendait au gîte. Qu'est ce tu veux dire d'autre pour sortir de là vivant ? Parfois il vaut mieux ne pas voir comment sont préparées les choses.
3 sur une moto + un bébé! |
La noix de coco était le
supplice de l'eau ! Plus je plongeais la paille dedans plus il
en venait. Je ne sais pas combien ça contient mais j'avais
l'impression d’être face à ses chapeaux de prestidigitateurs d'où
des nœuds de torchons n'en finissent plus de sortir ! Et pas
question de l'emporter pour consommer le reste plus tard, c'est très
encombrant, ça prend les deux mains entières et ça pèse un lingot
d'or. J'étais contraient de finir ça ici, alors que je n'avais plus
soif. Ça ne sert à rien de se trimbaler des bouteilles d'eau, la
noix de coco coûte moins cher et dure plus longtemps ! Quand
enfin j'en ai vu le fond, alors que je cherchais une poubelle pour la
jeter, la dame est revenue pour me demander si je voulais qu'elle
l'ouvre pour manger la pulpe à l'intérieur. Après quelques coups
de machette j'ai eu la noix de coco transformée pour une seconde
vie, tranchée en deux avec une cuillère qu'elle avait conçue avec
sa machette dans la coque verte de la noix. Et ça s’est poursuivi
en supplice de la faim ! La gelée à l'intérieur était assez
consistante et ressemblait plus à de la chair de noix de coco molle.
Va manger l'intérieur d'une noix de coco en une fois ! C'est
très bon mais au bout d'un moment c'est écœurant et l'estomac n'en
peux plus. J'en ai donc mangé la moitié et jeté le reste, après
avoir pris soin de vérifier qu'il n'y avait personne pour me voir
faire. Jeter de la nourriture quel crime ! Surtout quand c'est
naturel et bon comme ça. Mais c'est juste trop pour une seule
personne. J'en avais proposé à Mario mais il n'en voulait pas.
Sur le chemin du retour
je me suis arrêté à une pizzeria sur le bas côté, peu avant le
gîte, censée être italienne, surtout parce qu'elle proposait le
wifi. Ici ça fonctionnait parfaitement, j'ai pu mettre le blog à
jour. Alors que je mangeais le propriétaire de la moto est passé
par là et m'a demandé si j'en avais encore besoin. Le pauvre ne
comprenait rien à l'anglais et disait oui quand je lui ai demandé
de choisir entre récupérer la moto maintenant et attendre que je
finisse de manger pour qu'il me ramène au gîte ou bien récupérer
la moto à 17 heures comme ce qu'on avait convenu. On n'allait pas
s'en sortir ! Je lui ai donc laissé la moto - je n'en avais
plus besoin - et je suis rentré en pousse pousse. Ce n'est pas que
c'était très long, à peine un kilomètre mais avec la chaleur
j’avais la flemme, surtout quand la course revient à 8 pesos (15
centimes). Chemin faisant quelqu'un a voulu monter à bord mais quand
le conducteur l'a vu, on l'avait dépassé. Il a donc freiné et fait
marche arrière...en reculant avec ses pieds qui sortaient par
dessous l'habitacle en bois !
Il était 15 heures une
fois au gîte, aussi j'ai pris possession d'un transat sur la plage
que j'ai aménagé avec le paréo et faisant oreiller avec le
T-shirt, avant d'aller me baigner. Juste à ce moment le ciel est
devenu tout gris, sans doute à la faveur d'un tour de nuage du Mont
Hibok Hibok qui passait par là. Les nuages tournent comme sur un
disque, ils passent et repassent une fois qu'ils en ont fait le tour
complet. Je connais la musique. Alors que j'étais dans l'eau, me
tournant et me retournant délicieusement dans l'eau en faisant la
planche et en disant à voix haute « Ah, qu'est ce qu'on est
bien », une vague m'a flanqué au même moment une gifle qui
m'a fait boire la tasse, comme pour me couper le caquet ! Sur la
plage il y avait un type assis avec un chien assis sur son derrière
et la tête en avant entre ses bras qui se laissait épouiller
pendant que son maître jetait au loin la vermine qu'il avait réussi
à arracher. Pendant ce temps le chien frétillait de la queue, trop
content de se faire débarrasser de ces choses. Pour ma part, je
sentais les démangeaisons arriver ! A peine sorti de l'eau je
me suis éclipsé de la plage, le transat étant soumis à des
bourrasques de vent qui me donnaient la chair de poule. Décidément
je n’aurais jamais réussi à aller à la plage dans l'après midi
à Camiguin, sauf le jour de White Island.
J'ai demandé à Michelle
de me réserver une navette pour le port puis un taxi de Balingoan à
Cagayan pour demain. Je n'ai pas fait appel au type qui m'avait
laissé son numéro car c'est délicat de demander un téléphone
pour l'appeler, sans être vraiment sûr qu'il sera là à
m'attendre, alors que le gîte propose le même service pour 10% de
plus. J'ai donc opté pour la facilité et la sécurité. Je passe
pas mal de temps sur l'ordinateur au point que les gens m'ont demandé
si j'écrivais un livre car ils me voient tout le temps pianoter au
restaurant. C'est sûr que ça ne favorise pas beaucoup les contacts
et que Michelle doit se demander ce que je suis venu chercher là
pour passer mon temps à l'ordinateur, passant pour un de ces geeks
pendus à leurs machins électroniques. Mais c'est temporaire, la
faute à l'expédition en kayak qui m'a mis en retard. En plus, tout
le monde me réclame des photos des Philippines alors il fallait que
je torche mon récit de Palau au plus vite. C'est chose faite, tout
est rentré dans l'ordre. Par contre cela ne m'a pas calmé pour
autant pour l'ordinateur car il me reste à planifier les activités
sur Palawan et à Bornéo. A Bornéo comme j'arrive une semaine plus
tôt, tous les tours que je m'étais arrangé pour réserver sont sur
la seconde semaine. Pas question que je reste à Kota Kinabalu une
semaine. Il paraît que la ville est insupportable et je veux bien le
croire, avec ses 350 000 habitants, ça doit grouiller de monde, être
le bordel et bruyant. Du coup, je suis en train de louer une voiture
là bas, pour me permettre de rayonner car les tours opérateurs que
je contacte me ferment la porte au nez sur leurs excursions car il
faut à chaque fois être un minimum de 4. A croire que tout le monde
voyage comme les japonais, en groupe ! Je vais donc me
débrouiller par moi même, j’espère trouver une carte de l'état
de Sabah mais je crois que je rêve un peu : on est en Asie !
Sur Palawan j'essaye aussi d'organiser des tours en kayak dans
l'archipel de Bacuit, le plus beau coin des Philippines. Mais comme
j'ai l'hébergement de réservé, je ne ferai vraisemblablement que
des tours à la journée. Je rêve de monter à nouveau sur un kayak
allant d’îles vierges en îles vierges !
White Island |
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