Malcapuya Island |
Je suis parti de l’hôtel
à 7h30, comptant faire le tour des agences en ville pour dénicher
une excursion à laquelle me greffer. J'avais repéré hier soir
Paradise Tours qui offre 4 tours à prix doux mais ils n'organisent
aucun tour aujourd'hui. Il faut dire qu'ici les excursions n'ont lieu
que si l'on est au moins 5 personnes. C'est donc avant tout un truc
pour chinois qui se déplacent toujours en tribu. En dernier recours
j'avais le port où l'on peut louer les services d'un bateau en
entier. Les destinations et les prix figurent sur un panneau et quoi
qu'il en soit ça reste toujours moins cher que le truc de l’hôtel.
Avant d'arriver au port, je me suis arrêté au marché acheter
quelques trucs pour le déjeuner, de l'eau, des bananes, une mangue
et des mandarines. Coron est une ville-bordel, dont le centre se
résume à un pâté de maison qui grouille de monde, de tricycles et
de de motos. Il faut tout le temps regarder autour de soi si l'on ne
veut pas être écrasé.
Malcapuya Island |
C'est très bruyant et poussiéreux. Très
couleur locale aussi. Il y a un marché aux poissons sous une halle
qui ne désemplit pas de toute la journée. Les boutiques sont des
espèces de trucs bâchés qui débordent de tout. Hier j'ai acheté
des lunettes de soleil et je n'ai même pas vu celle qui tenait la
boutique. Elle était assise dans un coin et je n'ai entendu qu'une
voix. En y regardant de plus près, c'était une femme en burka dont
on ne voyait même pas les yeux, en retrait par rapport au reste de
l'étoffe. S'il y a bien un truc que je ne comprends pas c'est bien
la burka. Ça me choque. Je ne comprends pas que des femmes se
laissent mettre ainsi en boîte. On va me dire que c'est religieux,
bla bla bla... Ce n'est pas un traitement humain. Si c'était
vraiment culturel, alors pourquoi les hommes ne porteraient pas aussi
la burka ? Mais bon, je ne vais rentrer dans le débat... On en
voit quand même très peu ici, le gros des troupes étant
catholique. A Coron, la place centrale est aussi un lieu de balade où
l'on trouve des stands pour se rassasier à toute heure de machins
grillés sur place, des jus, du pop corn jaune fait avec je ne sais
quelle graine...
Malcapuya Island |
Pour louer un bateau vers
Malcapuya et Banana Island dont j'ai lu que c'était le Boracay de
Palawan (Boracay est une île réputée aux Philippines pour ses
plages de sable blanc plus blanc que blanc), il en coûte 3000 pesos,
soit 60 euros. Il m'en manquait 100, j'ai essayé de négocier mais
ça n'a pas marché. Le capitaine m'a donne amené sur sa moto vers
un distributeur en ville. Le problème est que tout s'est bien passé
mais que la machine ne m'a pas délivré d'argent. J'étais en
panique. Évidemment la banque était fermée (j'ai appris qu'on
était samedi) et ne rouvre que lundi, jour où je quitte Coron. Je
suis allé voir le capitaine qui m'attendait sur sa moto pour qu'il
me dise si sur le ticket il y avait une mention qui dise si la
transaction avait échoué. Il n'a été d'aucune aide. Avec son
anglais approximatif, j'ai beaucoup de mal à le comprendre. Tout ce
que j'ai compris c'est qu'il m'a demandé de réessayer à nouveau.
Malcapuya Island |
Cette fois je suis allé à la machine d’à coté en utilisant une
autre carte et ça a fonctionné. J'ai conservé les deux tickets. La
seule différence c'est que sur le ticket où je n'ai pas eu l’argent
figure une ligne supplémentaire : « line 912 ». Un
code d'erreur j'espère. En informatique, les codes d'erreur
commencent souvent par un 9. Faudra que je surveille mes comptes. Par
contre je suis à nouveau angoissé car la carte qui n'a pas marché
est celle que la banque me bloque pour un oui pour un non. Je ne vis
plus avec. De retour, je vais ouvrir un autre compte en banque pour
avoir une carte différente, je ne supporte pas ce système qui me
fait trembler à chaque fois que je dois me servir de la carte. A
vouloir mettre de la sécurité partout, voilà ce qui arrive. C'est
comme pour consulter mes comptes, je ne peux plus le faire, ils me
demandent un code d'authentification envoyé par téléphone sauf que
le mien ne capte aucun signal ici.
Malcapuya Island |
En effet, à chaque fois qu'on se
connecte depuis une adresse IP différente, la banque envoie ce code
par téléphone. Très pratique en voyage ! Car évidemment pour
ceux qui ne savent pas, l'adresse IP est la carte d'identité du
point internet qu'on utilise et change donc constamment quand on se
connecte par wifi. Le souci c'est que mon autre carte expire fin mars
donc pour le dernier mois de mon voyage je n'aurai que la carte à
problèmes. Espérons que tout se passera bien...
Comme hier j'ai deux
personnes à ma disposition, un capitaine et un autre qui aide aux
manœuvres, à dégager le bateau quand on accoste à l'aide de la
fameuse lance en bambou. La traversée est longue pour arriver à
Malcapuya. Il faut dépasser Coron Island et traverser la mer pendant
près d'une heure pour rejoindre cette île. Il faut en tout bien
1h30 depuis Coron. Il y a des passages en pleine mer avec des vagues
qui font bouger le bateau dans tous les sens.
On se croirait comme un
petit bouchon. Ça grince, ça tape, j'ai à chaque fois l'impression
qu'on va perdre un flotteur quand le bateau retombe sur ses pattes
après avoir été déséquilibré. Je ne connais pas l'état du
navire. Est il contrôlé régulièrement ? Que se passe t-il si
on coule ? Personne n'a été averti de là où on allait,
l'endroit houleux est si loin des côtes que l'on pourrait bien y
rester des heures avant que quelqu'un nous voit. Bref mieux vaut ne
pas penser à ça ou au coup de la panne comme aux Fidji.
A Malcapuya, il faut
passer par dessus une colline pour atteindre la plage. Et quelle
plage ! Le sable est blanc comme neige, très fin, de la poudre
de corail qui s'envole comme une plume quand on souffle sur un grain.
Les grains sont en fait constitués de paillettes de corail. Quand on
marche c'est très doux, comme du coton.
Banana Island |
Évidemment ils ne perdent
pas le nord, il faut mettre la main à la poche pour avoir le droit
de visiter. 300 pesos (6 euros). Ils ne s’embêtent pas. Pour ça
c'est un peu chiant aux Philippines, il faut payer pour la vue.
C'est comme si en France on vous demandait de l’argent chaque fois
que vous voulez vous promener. Mais en Malaisie c'est encore pire je
crois car j'ai lu qu'ils faisaient payer aussi l'usage d'un appareil
photo. On verra... En tout cas la plage de Malcapuya est une des
plus belles que j'ai vues aux Philippines. Sans relief particulier
autour, elle n' a pas la beauté du site sauvage comme ma préférée
à El Nido (voir le tour C) mais pour la couleur du sable et des
eaux. Un régal ! Encore plus spectaculaire quand on monte au
sommet d'une petite colline qui surplombe la plage. La journée
commençait très fort ! En plus je pouvais rester là aussi
longtemps que je le souhaitais. J'avais demandé au capitaine combien
de temps on restait sur l’île et il m'avait répondu « it's
up to you ». C’est l'avantage d'avoir un équipage pour soi
tout seul ! J'ai essayé de plonger en revanche, attiré par des
gens avec des tubas hors de l'au qui faisaient des ronds mais il n'y
a rien à voir. Les tâches sombres au large ne sont pas des patates
de corail mais des algues, des espèces de posidonies.
Banana Island |
Au bout de deux heures de
ce traitement inhumain, j'ai décidé qu'il était temps d'aller voir
ce que valait Banana Island. Une autre fleur à butiner. Moins belle
en revanche. L’île est juste en face de la plage de Malcapuya et
on la rejoint en à peine cinq minutes de traversée. Sur Banana, la
plage est plus petite, le sable moins blanc et la mer moins bleu
lagon. La faute au ciel sans doute qui à présent est voilé. Il
faut dire qu'après la plage de Malcapuya c'était dur de trouver un
endroit qui soit mieux ! Banana Island est en fait un resort qui
loue sa plage pour les visiteurs à la journée. Compter 250 pesos.
Tout ça vient se rajouter au prix du bateau, à la différence des
excursions où le prix mentionné inclus toutes les redevances. C'est
ici que j'ai mangé mes fruits, avant d'aller plonger. Cette fois il
y avait plein de trucs à voir avec à nouveau des nuages de poissons
rigolos qui me suivaient comme un toutou. La plage n'a pas tardé à
se remplir de bateaux de chinois que j'avais fuit à Malcapuya, se
faisant chaque fois plus nombreux à mesure que l'heure avançait.
Il nous restait encore
une attraction à voir, Bulog Island, sur le chemin du retour. J'ai
donc demandé au capitaine d'y aller dès maintenant, avant que les
autres ne se mettent en route. Il y avait déjà un bateau qui était
parti avant nous. Vous ne verrez pas de photo de Bulog Island, le
ciel étant à présent tout gris. L’île est en fait juste un
caillou dans l'eau avec une plage se sable grossier sur un côté.
Elle n'a rien d’extraordinaire, la faute au temps sans doute, ces
endroits coralliens ne révélant leur beauté et couleurs que sous
un soleil radieux. En revanche j'ai été ébloui par la vie sous
marine. J'y ai fait la trouvaille du siècle. Au début j'ai croisé
un poisson papillon énorme, tout plat, avec deux longues nageoires
en dessous qui pendouillaient et ne lui servaient à rien. Ça lui
donnait un air penaud, les bras ballants. Il avançait juste en
frétillant de la queue. Juste quelques instants plus tard j'ai été
attiré par une espèce de pelote flottante. Je n'en croyais pas mes
yeux, je venais de mettre la main sur un poisson que j'avais déjà
vu en photo et que je rêvais de voir.
Il doit être rare car je ne
l'avais jamais vu avant. Ce n'est pas un poisson, c'est une créature
conceptuelle ! Un erreur de la nature, une fantaisie du Créateur
qui ne savait pas quoi faire et s'est amusé à faire un poisson qui
ne ressemble à rien d'équivalent. Un merveille à en pleurer. C'est
le poisson lion. Je dirais plus le poisson paon. Il a comme six
plumes de chaque côté du corps, étendues en éventail à
l'horizontal, dix plumes sur le haut du corps qui forment comme une
crête, un corps zébré moka et crème, des nageoires caudales
toutes en dentelles mouchetées où l'on voit à travers et des
grosses antennes noires et plates à l'avant comme certains
papillons. Qu'est ce que la nature est allée inventée? Je voulais
appeler du monde pour qu'ils voient ça mais le gens étaient loin,
près du bord et ne me regardaient pas. Tant pis pour eux !
C'est une honte de ne pas avoir d'appareil photo dans un moment si
crucial. J'étais si proche du poisson en plus, il s'exhibait sans
bouger, sans doute handicapé par tous ces froufrous. Ça doit le
gêner dans sa progression, pauvre chou ! J'ai failli me noyer
dans des larmes de bonheur !
De retour au port, j'ai
croisé Helen et Lucinda, les anglaises, et on s'est donné rendez
vous à 19 heures au restaurant Bistro, tenu par un chef français
qui cuisine paraît il très bien. Robert devait aussi nous
rejoindre. C'est agréable de se retrouver après quelques jours. On
a tellement de choses à se dire déjà, juste deux jours après.
Mais les journées de chacun sont tellement remplies que c'est comme
si on vivait plusieurs journées en une. Par contre une fois rendu au
restaurant j'ai réalisé que 19 heures ça me faisait tard, aussi
j'ai commencé à manger sans les attendre. En effet, j'avais fait le
tour en ville dans le délai pour trouver une excursion pour demain,
bien qu'ayant prévu de la faire avec le capitaine d'aujourd'hui qui
voulait m'amener demain à Calumbuyan Island. Je lui avais dit OK,
rendez vous fixé demain à 8h30 au port, pour le même tarif
qu'aujourd'hui. Mais une fois à terre j'ai regardé mon cahier où
Romi avait écrit les lieux que l'on avait visités dans notre
expédition. Et je me suis rendu compte qu'on avait exploré cet
endroit le dernier jour. Aussi c'était un peu crétin d'y retourner.
Je me suis donc mis en quête d'un autre tour et j'ai trouvé une
compagnie qui proposait un tour différent de Coron Island avec la
visite du Barracuda Lake. Mais j'étais le seul à le demander pour
l'instant aussi ils me demandaient de repasser à 20 heures. Après
le restaurant, ça n'avait pas changé, aussi j'ai opté pour le tour
A, semblable à celui que j'avais fait il y a deux jours. Mais pour
650 pesos seulement. Je me suis laissé tenter, c'était si beau qu'y
retourner ne me gêne pas du tout !
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