Pulau Manukan est l'une
des 5 îles qui composent le parc de Tunku Abdul Rahman juste en face
de Kota Kinabalu. Il faut juste entre 10 et 20 minutes de bateau
rapide pour y parvenir, c'est à peine à 10 kilomètres au large.
C'est la destination plage de Sabah, pour son aspect commode. Le parc
tire son nom du sultan qui fut le premier premier ministre de Sabah
(il n'y a pas de faute de frappe, c'est comme ça qu'on dit). A la
réception de l'hôtel, celle qui sympathise avec moi et répond au
nom de Chee Ling Ling dont on ne sait pas où est le nom de famille
du prénom, a sorti de son chapeau un prospectus avec presque - 50%
sur la traversée avec l'agence Aparu. Elle m'a conseillé de me
rendre à Manukan puis Sapi, qui a la plus belle plage de toutes les
îles.
Seulement Aparu ne
l'entendait pas de la même oreille. Dès qu'ils m'ont vu ils m'ont
tout de suite capté pour éviter que je ne m'adresse à la
concurrence. En effet ils sont presque une dizaine de compagnies à
proposer la traversée tous pour le même prix. Dès qu'on met le
pied dans le hall de la billetterie on se fait héler de tous cotés
afin de remplir les différents bateaux. J'ai demandé à aller à
Manukan puis Sapi mais comme je suis tout seul ce sera Manukan et
puis c'est tout. Si je veux aller sur plusieurs îles, il faut être
au moins deux. Je suis sûr que si je m'étais adressé à une autre
compagnie ça aurait été possible, les gens font la queue à
certains guichets donc il y a forcément des gens qui demandent la
même chose que moi. Heureusement j'ai encore demain pour m'y rendre.
Pulau Manukan est la
seule île du groupe à compter un resort, le fameux à 250 euros la
nuit. Il est vide. Tu m'étonnes ! Le bateau coûte 20 fois
moins cher, il est donc préférable de dormir sur Kota Kinabalu. La
première île que l'on côtoie en allant à Manukan est Gaya, dont
l'extrémité Est est habitée par une multitude de cabanons sur
pilotis. Personne ne visite Gaya, il n'y a pas grand chose à voir à
part des mangroves et de la boue ! En revanche ils finissent
tous à Manukan. On a beau être lundi, les bateaux n'ont cessé de
venir déversant à chaque fois un peu plus leur cargaison de
touristes pleins de sacs en plastique contenant des boîtes en
polystyrène garnies de curry et de riz. Je les ai vu faire, ils
passent leur journée à manger sur la plage et à boire des sodas.
Et quand ils ont fini, ils laissent tout sur la plage alors que les
poubelles sont à côté. En attendant que le personnel du resort
passe ratisser la plage (ils n’arrêtent pas de le faire), le vent
emmène avec lui les déchets, les plastiques et les gobelets dans la
mer qui en est jonchée. Pour nager il faut se frayer un passage
parmi les bouteilles en plastique et si on a le malheur de poser un
pied sur le sable on sent de drôles de trucs, sans doute des sacs
plus ou moins enfouis. J’avais amené mon masque et mon tuba car
l'endroit est paraît il réputé pour la plongée, je ne m'en suis
jamais servi, l'eau étant trouble et dégueulasse. Et c’est censé
être un parc national, ça me fait un peu rire. Ce n'est pas faute
de laisser 10 ringgits pour la conservation du site, il n'y a plus
rien à conserver, le tourisme de masse étant passé par là.
Par chance j'ai trouvé
un endroit tranquille, qui nécessite de contourner le bâtiment de
l'accueil en marchant sur une margelle étroite et de sauter par
dessus une douve. Les gens du coup filent tous s’entasser de
l'autre côté. Malgré tout le site est très beau, si ce n'était
pas le fait qu'il y a trop de monde et que la plage est sale. Un
petit paradis perdu. Il y a des balades possibles dans l’île qui
n’est pas si petite qu'il y parait. On peu aller vers son extrémité
ouest, où un point de vue permet d'admirer le coucher de soleil.
C'est le seul intérêt, avec aussi la vue rapprochée sur l’île
en face, Palau Sulug. Point de panorama en revanche sur Manukan. Et
pour le coucher de soleil, il est offert pour les clients du resort,
le dernier bateau étant à 17 heures. La compagnie voulait que je
rentre plus tôt, sans doute pour fermer boutique plus tôt,
prétextant qu'il allait pleuvoir aujourd'hui. Tu parles, il y a un
très beau soleil ! Du coup mon bateau est à 16 heures. Mais ce
n’est pas plus mal, il n'y a pas grand chose à faire sur l’île,
sorti de la plage et du snorkeling impraticable. Il ne reste donc
plus qu'à aller explorer le resort.
C'est malheureux comme la
cupidité a pu faire des dégâts. Il y a trois ans il en coûtait 70
euros la nuit, ça allait encore vu le cadre et l'état des chambres.
Ce sont des bungalows sur pilotis pour le plupart, sur deux étages,
prolongés par des terrasses faces à la mer. Sans doute les plus
chers. C'est tout vide. A quoi ça rime ? Pense tu qu'il
ajusteraient leur prix en conséquence afin de faire venir les gens ?
Ça me désole de voir ça, servant à rien à part à faire joli.
Je suis allé manger au
restaurant de l’hôtel, qui lui est bondé. Ils font leur blé au
moins avec. Je finis par connaître la carte par cœur, ils proposent
la même dans tous les hôtels du groupe et comme j'en ai déjà fait
trois... J'ai redemandé ce que j'avais chois le premier jour, les
brochettes de poulet Satay à la sauce aux cacahuètes. C’est très
bon, avec les cacahuètes grillées dans la sauce, ça croustille
sous la dent. J'avais aussi demandé une salade composée, avant de
réaliser qu'on est sur une île et qu'on se demande d'où vient
l'eau. On dirait que je cherche à être malade. Je m'estime immunisé
de ce côté là, après 6 mois je n'ai eu aucun désagrément
digestif, alors qu'en France j'en ai tous les ans. Il faut venir dans
les pays à bas niveau d'hygiène pour échapper à la gastro, c'est
malheureux ! En fait ma flore a dû évoluer naturellement et je
dois maintenant avoir la même que les locaux qui eux ne sont jamais
malades. Autrement, comment expliquer que je sois passé à travers
les intoxications qu'il y a eu sur l'expédition aux Philippines ?
Après le déjeuner je
suis retourné sous mon arbre privé mais pas pour très longtemps.
De gros nuages sont arrivés au loin et nous fonçaient dessus. Ce
n'était pas un coup d'une averse, ça allait être une grosse
tempête qui durerait le restant de la journée. Dans ces conditions
j'ai préféré filer direct au débarcadère afin d'essayer de
prendre le prochain bateau (il y en a un de chaque compagnie toutes
les heures), avant que les autres n'aient la même idée. Je ne me
voyais pas rester sous la flotte jusqu'à 16 heures et je préférais
prendre le large tant que le temps était clément. Après, va savoir
si les bateaux pourraient prendre la mer... Mais le temps que
j'arrive sur le ponton, les gens avaient déjà accouru de tout bord
et c'était le beau bordel. Le vent s'était levé, creusant les
vagues et les bateaux avaient beaucoup de mal à accoster, ils
devaient s'y prendre à plusieurs reprises, faisant des rondes autour
du ponton. Quand enfin ils arrivaient à approcher c'était pour
s'écraser sur le ponton. J'ai crû qu'on allait sombrer. Je
m'attendais à ce que quelqu’un tombe à l’eau en embarquant, le
bateau ne faisant pas du surplace, ce qui faisait que les gens un peu
lents finissaient par faire le grand écart. Ça criait. C'était une
ambiance de panique à la Titanic, tout le monde voulait sauver sa
peu et rentrer tout de suite !
Avis de tempête! |
Le bateau de Aparu a fini par
arriver mais ils n'arrivait pas à accoster, les vagues ayant des
creux à présent bien trop importants. Le personnel du resort est
arrivé en courant, demandant à tout le monde d'aller se mettre à
l'abri, que les bateaux étaient interdits d'accostage jusqu'à
nouvel ordre. Juste quand le mien venait de réussir à s'amarrer !
Ça faisait déjà une heure que j'attendais, j’étais vert. J'ai
demandé au type ce qui se passerait si le temps ne s'améliorait
pas. Car le ciel était bouché de tous côtés. Il s'est mis à
pleuvoir pour parachever le truc. C'était la bérézina ! Les
gens étaient assis en tailleur dans le hall de la réception,
certains ayant étendu des nattes sur lesquelles ils s'étaient
allongés. On se serait crû dans un aéroport un jour de grève !
A la faveur d'une accalmie je suis retourné sur la plage, attendant
le bateau de 16 heures et laissant les autres dans leur foire
d'empoigne. La traversée a été musclée, le bateau disparaissant
dans les creux. On faisait du surf sur la crête des vagues, ça me
rappelait Palau ! Gageons que demain le temps sera plus clément.
Je ne perds pas de vue d'explorer d'autres îles, c’est pour ça
que je suis rentré du Mont Kinabalu. Ce qui est pratique c'est que
le port est à 300 mètres à pied de l’hôtel. On dirait que je
l'ai fait exprès...
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