J'ai passé la journée à
traîner dans Singapour et je n'étais pas dans un bon jour. Pas
d'humeur à me retrouver dans une ville tentaculaire sans air où
l'on suffoque de la chaleur. Mes petites îles paradisiaques me
manquent. Je me sens comme un poisson hors de son bocal en ville.
J'ai perdu tout repère, la vraie jungle c'est la ville. Du coup j'ai
passé une bonne partie de la journée dans un centre commercial à
la recherche d'un appareil photo étanche. J'en ai trouvé un mais à
un prix trop élevé pour les trois semaines d'aventures aquatiques
restantes. En effet, à Bornéo je n'en n'aurai pas vraiment besoin,
je compte surtout explorer la jungle et les bestioles. C'est pour
cela que j'y vais. J'ai passé un bon moment dans une librairie à
regarder les livres de tourisme. Enfin, un bien grand mot, ils
étaient tous sous cellophane. J'ai repéré des titres et des
descriptions au verso intéressantes dont « Dream routes of the
Americas », un gros pavé qui détaille les meilleurs moments
d'un road trip de l'Alaska jusqu'à Ushuaïa. Il va falloir que je me
le procure, il couvre exactement mon prochain projet de tour du
monde. Je n'attendrai pas six ans avant de m'y recoller. C'est trop
long.
Dans ma boîte on peut demander un congé sans solde jusqu'à
six mois. J'ai appris ça quand j'ai été reçu par les DRH au
moment de ma demande de congé sabbatique. En effet un congé
sabbatique c'est de 6 mois à un an. Du coup ils font les congés
sans solde pour les périodes plus courtes. Je pense que 5 ou 6 mois
devraient suffire. A étudier. Je me vois bien recommencer dans deux
ou trois ans, le temps de mettre de l'argent de côté. Mon tour du
monde n'est pas fini que je pense déjà au prochain. J'en ai besoin.
Je savais que ce voyage risquait de me donner l'envie d'aller plus
loin. C'est pas loupé, je me sens pousser des ailes et j'ai soif de
découvertes. Il y a tellement de choses à voir et à faire dans ce
monde. Un livre que je regardais, « 1000 places to see before
you die » (tout un programme!), affiche sur sa couverture de
verso en dernière ligne : « The world is calling. Time to
answer ». Bien dit ! Je suis désormais irrécupérable pour la
société. La France me semble un confetti au milieu de nulle part
tourné sur lui même comme s'il était le centre du monde. Quand je
me connecte à mes mails je suis à chaque fois agacé par des unes
de nouvelles à la noix, des trucs dont je me contrefiche, un rabbin
tué à Toulouse, des joggeuses disparues, Bouygues Telecom qui
baisse ses prix... Et rien sur les merveilles de ce monde, sur mes
petits singes de Coron, sur les raies manta de Tikehau ou les phoques
de Kangaroo Island. Avec ce blog je vous fait part des nouvelles de
ce monde. C'est plus intéressant, non ?
En tout cas, je n'ai pas
beaucoup aimé Singapour. Certes je n'ai rien fait mais je n'avais
envie de rien faire. J'avais prévu de rester à Singapour les deux
derniers jours avant de rentrer en France, il va falloir que je
trouve autre chose. Un billet pour Jakarta ? Plutôt que d'errer
sans but, j'ai pris le chemin de l'aéroport, question d'arriver en
avance sans stress. J'ai été étonné en salle d'embarquement de
trouver des sièges munis d'un cordon éthernet pour se connecter à
internet, le tout gratuitement. Quand est ce qu'on imitera le système
dans les aéroports français ? Le métro de Singapour est
spacieux. C'est une longue voiture où les sièges sont dos aux
fenêtres, laissant de la place pour les jambes et pour le passage
des gens. J’avais écris à la RATP pour leur suggérer de tels
aménagement bien plus pratiques que les traditionnels carrés de
quatre aux soupes de genoux, à devoir supporter l'haleine fétide du
voisin de devant ou son regard de merlan frit. Sans succès
semble-t-il car ils continuent à mettre en service de nouvelles
voitures avec les traditionnels aménagements. Passons...
A l'embarquement pour
Kota Kinabalu, la capitale de l'état de Sabah, je suis surpris par
le nombre d'occidentaux. Des baroudeurs, en sac à dos et aux
vêtements ethniques amples façon Ali Baba. Il y a toutes les
langues. Bornéo semble attirer les aventuriers des quatre coins du
globe. Il doit y avoir une raison... Je vous en ferai l'écho dès
que je l'aurai trouvée, mais j'ai ma petite idée. Au fait, pour
situer les choses, Bornéo est une île qui appartient à trois pays.
Pas les trois à la fois, elle est divisée entre la Malaisie, Brunei
et l'Indonésie. La déforestation médiatisée de par le monde est
principalement l’œuvre de l'Indonésie qui en possède la plus
grande partie, au sud. En ce qui me concerne je me rends au nord-est
de Borneo, à Sabah. Un autre état de Malaisie se trouve à Bornéo,
Sarawak, mais je ne le visite pas, faute de temps et Sabah semble
plus hétéroclite. Je pars dès demain matin à la découverte de
Bornéo après la livraison de la voiture à l’hôtel. A Singapour
j'ai trouvé une carte routière de Sabah, ça tombe bien !
Ivan, j'ai bien peur que tu vives mal ton retour en France... :-( on essaiera de te donner le sourire ... 3 ans c'est long... Bises du clan B.
RépondreSupprimerMerci! Je suis sur que tout va bien se passer. Il ma manquera juste la magie de paysages uniques au monde. Mais il me restera les livres pour rever et penser à mes prochaines escapades
SupprimerYep en parlant de livre il faut que je m y atele
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