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Parm Island |
Ce matin on déplore deux
victimes d'intoxication alimentaire. C'est d'autant plus étrange
qu'on mange tous la même chose. Le blondinet est le plus atteint et
a passé sa journée à comater et le nez penché par dessus bord. Il
faisait peine à voir. On le regarde inquiet, se demandant qui sera
le prochain sur la liste. Pour l'instant je passe toujours entre les
gouttes.
On a rempli la journée à
naviguer, faire du snorkeling et se reposer à bord. Sur une île, il
y avait un spot de plongée autour d'une épave, où nous nous sommes
rendus tout de suite après le petit déjeuner, juste en face de là
où l'on avait passé la nuit. Je me suis toujours demandé pourquoi
les navires rouillés fascinaient tout le temps les plongeurs,
maintenant je comprends, il y flotte un mystère, comme l'ombre d'un
fantôme et les restes de l'épave semblent à présent calcifiés,
plein de coquillages et de coraux.
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Parm Island |
On a l'impression de voir un récif
de corail qui aurait la forme d'un bateau. J'ai regardé un peu les
photos que certains avaient prises à l'aide de leur caisson étanche,
elles sont vraiment très chouettes, bien supérieures à celles que
je prenais avec l'appareil censé être étanche. Le pire est que
j'ai un de ces caissons à la maison que j'avais acheté car soldé à
un prix dérisoire (-90%) car étant destiné à un vieux modèle
d'appareil photo dont il me reste miraculeusement un exemplaire, un
Ixus. Certes en mauvais état avec des pixels morts qui font une
tâche bleue au milieu de la photo quand on zoome dessus, mais ce
sera bien suffisant pour l'usage. Ce sera donc mon nouvel appareil
photo aquatique. Une seconde vie pour lui.
Après le snorkeling nous
sommes allés visiter un village sur l’île, une série de dix
cases au bord de l'eau, sous les cocotiers, les pieds dans le sable.
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Daracuton |
Ils vivent ici comme les premiers hommes vivaient. Pas d'électricité,
ils vivent de ce qu'ils ramènent de la pêche, de leurs cochons,
poules et canards et parfois occasionnellement ils améliorent
l'ordinaire avec un chien. On va dire quelle horreur mais je suis
bien content qu'ils aient enfin un prédateur, il y en a trop. Je ne
comprends toujours pas pourquoi partout les gens s'encombrent d'un
animal aussi bruyant qu'inutile. Dans le village on a regardé
l'intérieur d'une case, il y avait là une école, avec une dizaine
d'enfants assis sur des tabourets très bas autour d'une table unique
qui ressemblait à une estrade. Leur maîtresse en tenue stricte
d'institutrice prenait son rôle très au sérieux. Elle les a fait
chanter et danser pour nous. Tout le monde était ému de pouvoir
partager la vie si simple de ces habitants. J'ai appris par ailleurs
que les philippins ont coutume d'avoir beaucoup d'enfants, en général
plus de cinq. Il ne faut pas s'étonner dans ces conditions qu'ils
soient aussi nombreux. C'est un peu inconscient, sur une île où la
place et les ressources sont limitées. Ils n'ont pas l'air pourtant
de se préoccuper de ces considérations.
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Daracuton |
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Daracuton |
On s'est arrêté ensuite
autour d'une île pour aller admirer des coraux paraît il très
beaux. J'ai préféré aller explorer l’île, un petit bout de
terre qui me rappelle les Maldives avec une plage de sable blanc en
forme de pointe sur un bord. Je fais le blasé mais des coraux j'en
ai déjà vu plein, ça va pour ceux qui ne sont aux Philippines que
pour passer quelques jours et s'en retournent ensuite. En 5 mois j'ai
eu le temps d'en voir des coraux, et où que l'on plonge ils sont
tous pareils, excepté à cette plage à Camiguin où j'en n'avais
jamais vu de si beaux. Le temps aujourd'hui est très venté et amène
avec lui une traînée de nuages juste au dessus de nous. Partout
ailleurs il fait beau. Cet espèce de ciel voilé ne nous a pas lâché
jusqu'au soir, comme pour hier. L'après midi était encore pire et
je n'ai pu prendre aucun cliché, me contentant de ramasser des
coquillages sur les plages où nous nous arrêtions.
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Daracuton |
Du reste nous
sommes allés jeter l'ancre dans une baie abritée, ne pouvant manger
sur une mer si houleuse. Pendant la traversée on avait tous pris
position sur le toit terrasse, comme des rats, pour éviter les
vagues qui ne cessaient d'asperger le bateau. Tous, sauf les deux
anglaises qui étaient restées sur le pont, rigolant à gorge
déployée à chaque vague.
Au déjeuner nous avions
encore du poisson. Midi et soir ça va bien un moment, maintenant je
sature, d'autant plus que je n'ai jamais beaucoup aimé le poisson.
Les philippins eux adorent et en consomment tout le temps, ça et du
riz. C'est la base de leur alimentation. A la place j'ai préféré
faire dans le végétarien et je crois que je vais continuer ainsi
jusqu'à la fin de l'expédition, sauf si je me sentais faible à un
moment quelconque. Mais bon, il ne reste désormais plus que trois
jours, aussi je ne vais pas souffrir de malnutrition en si peu de
temps.
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Takling Island |
En plus le poisson donne la nausée à tous ceux qui ont
l'estomac brassé et c'est peut être le signe qu'il vaut mieux
l'éviter. Ils nous ont servi le long poisson pêché hier dans
l'après midi, qu'ils avaient fait séché toute la journée au
soleil avant de le faire macérer puis griller. On était prévenus,
il était plein d’arêtes et ceux qui s'y sont collés ont passé
une éternité à tout décortiquer et se sont retrouvés à la fin
avec une bouillie de poisson dans leur assiette. C'est le poisson
artichaut, celui où il y en a plus dans l'assiette quand on a fini
de manger qu'avant !
Dans l'après midi nous
nous sommes arrêtés autour d'une île où nous avions champ libre
pendant une heure pour faire ce qu'on voulait. J'ai demandé un kayak
et les hollandais ont pris place avec moi. J'étais le seul à
pagayer, ne filant pas très droit, déséquilibré par ma cargaison
à laquelle je devais prendre soin de surcroît, le fond étant plein
d'oursins qui attendaient que quelqu'un vienne s'y empaler. Ça a dû
donner des idées à d'autres car on n'a pas tardé à les voir
rappliquer; occupés tout comme moi à ramasser des coquillages.
Quand le ciel est voilé de la sorte, il n'y a pas de crapahuterie
possible. Pour quoi faire. Il n'y a pas l'enjeu d'un point de vue
dont je me régalerais, quand tout est gris et sans couleur...
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Takling Island |
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Cobra Island |
Nous sommes arrivés à
notre campement juste avant le coucher du soleil, qui était
réapparu, passant en déclinant sous la couche de ces nuages qui
tournaient autour de nous. Je ne saurais dire sur quelle île nous
avons débarqué. Il y en a tellement. Romi notre guide nous annonce
à chaque fois le nom mais ce sont des noms locaux dont il est
impossible de se souvenir. Aussi pour cette expédition vous ne
saurez rien d'autre que le fait que ça se situe entre El Nido et
Coron. Pour ce soir l'hébergement se fait dans des cases, des sortes
de dortoirs sur pilotis où ils nous ont disposés des matelas. Comme
on est arrivé à marée basse nous avons débarqué en faisant des
allées et venues avec les kayaks pour décharger passagers et
bagages. Pas très pratique non plus pour le dîner, les repas étant
toujours préparés à bord. Comme hier aussi nous avons été
accueillis par quelques chiens, ceux de la seule case derrière nous.
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Le campement sur Linapacan Island |
Je n'ai pas cherché à déterminer leur humeur et je suis allé
direct explorer aux alentours un endroit où planter la tente. Ça
n'a l'air de choquer personne, j'avance à chaque fois l'argument que
je préfère dormir près de l'eau, que j'adore ça et ça ne pose
pas de problème. Je ne crois pas que ce soit ressenti comme une
volonté de faire bande à part. Et quand bien même je m'en fiche un
peu.
Avant le dîner, des
flonflons ont retenti avec des basses sourdes. Juste à côté se
trouve un bar karaoké pour divertir les habitants d'un village situé
à proximité. Le meilleur moyen dans ce genre de cas reste encore
d'y participer plutôt que d'attendre que ça se termine en se
morfondant. On est donc allé y faire un saut, au début juste pour
voir et au final on y a passé deux heures et demie, entonnant des
airs à tour de rôle. Au final j'ai donné un concert de 5 titres
devant un public en délire. Vous avez raté ma prestation tropicale.
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Romi en concert à Linapacan Island! |
La set list que j'avais choisie avec soin - que des vieux de la
vieille que les gens connaissaient et pouvaient chanter avec moi pour
faire les chœurs - donnait :
1 – Dreams de Fleetwood
Mac, version The Coors
2 – Moonlight Shadow de
Mike Oldfield
3 – Self Control de
Laura Branigan (une pensée pour elle...)
4 – Beat it de Michael
Jackon, pour remettre de l'ambiance
5 – Hotel California
d'Eagles, pour que tout le monde aille se coucher.
On applaudit bien fort
l'artiste ! Merci , merci...
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