Je crois que Pulau ça
veut dire « île » en malaisien car toutes les îles
s'appellent Pulau quelque chose, même celles qui sont ailleurs en
Malaisie. Aujourd'hui je me suis adressé à un autre guichet, Sunny
Rainbow, qui m'a proposé de m’amener à Sapi. Voilà, quand on
veut on peut. En plus au retour, j'ai eu droit à la visite des
autres îles que je n'avais pas explorées, Sulug et Mamutik, pour
reprendre des clients laissés au passage dans la matinée. Comme ça
je les ai toutes vues. Au fait je n'arrive pas à savoir, dit on
malaisien ou malais ? Les deux mots existent alors je ne
comprends pas. Qu'est ce qu'un malais ? Un habitant de
Mauritanie ? Ce qui est un peu crétin c'est que j'ai loué la
voiture pour 7 jours, aussi hier et aujourd'hui je ne m'en suis pas
servie, la bagnole restant sur un parking dans la rue. A l’hôtel
ils m'ont conseillé sur la place la moins chère. Le système de
parcmètre est particulier, c'est le flic qui fait parcmètre !
En fait on a juste à laisser la voiture et le flic fait ensuite des
rondes dans toute les rues toutes les heures en poinçonnant une
carte laissée sur le pare-brise. Ensuite le soir on a juste à
retirer la carte pour savoir combien on doit, le prix étant indiqué
sous chaque poinçon. Le règlement reste mystérieux pour moi et
c'est l’hôtel qui va s'en charger.
J'espérais être tout
seul ou presque sur Sapi, comme le bateau s'était débarrassé des
autres clients sur Manukan mais quand je suis arrivé c'était déjà
plein de monde sur la plage, plus petite qu'à Manukan et sans
possibilité de trouver un coin tranquille. Il y avait aussi un jeune
couple d'occidentaux qui avait planté leur tente sur la plage. C'est
possible, j'aurais pu le faire, il suffit juste de demander la
permission au gardien mais il faut aussi amener sa nourriture, les
cantines sur la plage n'étant ouvertes que le midi. C'est ce qui m'a
retenu.
Et puis les îles ne sont pas si extraordinaires que cela,
j'ai vu bien mieux. En fait c’est gâché par le monde. Il n'y
avait pas un coin de sable où il n'y avait pas une serviette,
excepté au soleil. L'arrière plage était quant à lui bondé par
des tables et chaises en plastique avec des plats locaux sous cloche
disponibles à toute heure. Je crois que le loisir national c'est de
manger ! Pour ma part je me suis contenté d'un sandwich au
fromage pas bon (le fromage est une tranche de je ne sais quoi,
carrée, emballé dans des sachets individuels, du genre de ceux
qu'ils mettent dans les hamburgers) et d'une assiette d'ananas.
Ce qu'il y a de bien sur
Sapi est qu'il n'y a pas un détritus. La plage est très propre et
l'eau claire, et ce malgré le monde, sans doute en raison de
l'éloignement de Kota Kinabalu (c’est la plus loin). J'aurais pu
faire du snorkeling, en nageant je voyais déjà plein de poissons
qui attendaient que je m'immobilise pour venir me grignoter. Les
petits rayés verts et jaunes, je les connais, c'est les pires !
On les rencontre aussi en Crète où ils sévissent sur les plages de
sable uniquement. Sur la plage on assiste à un ballet incessant
d'hommes grenouilles qui avancent à reculons, les pieds palmés. Ils
restent ensuite des heures dans l'eau en rang d'oignons à se
préparer pour plonger. La plongée est quelque chose de trop
contraignant pour moi. Je m'y suis frotté aux Maldives, expérience
terrible, où j'avais les oreilles qui me faisaient mal dès deux
mètres sous l'eau. C'est comme si on m'avait enfoncé des aiguilles
à tricoter dans le tympan. L'instructeur me disait de déglutir, je
n’arrêtais pas de le faire comme un poisson, bavant dans le
détendeur, ça ne changeait rien et chaque nouveau centimètre plus
en profondeur était un supplice. En 30 minutes de baptême, je ne me
suis jamais habitué, même si j'ai pu descendre à 5 mètres.
J'étais bien content quand je suis remonté à la surface. En plus,
plus profond il y a moins de lumière et les fonds n'étaient pas
plus riches en poissons. Depuis je fais petit joueur avec mon masque
et tuba comme un gosse et j'admire ceux qui arrivent à plonger des
mètres au fond avec un simple masque. Déjà que je n'y arrivais pas
avec une ceinture de plombs !
Une des criques de Sapi |
Comme à Manukan il y a
un sentier qui permet de faire le tour de l’île. Je ne me suis pas
fait prier pour aller l'explorer. En plus pendant ce temps j'étais
loin des flopées de gilets rouges qui braillent dans l'eau. A un
moment on arrive à un point pour contempler le coucher de soleil
(c'est une manie!) et le sentier continue à descendre alors que sur
la carte il était censé s’arrêter. Normalement j'aurais dû
faire demi tour mais comme ce chemin semblait aller dans la bonne
direction, je l'ai pris, pensant emprunter un raccourci. En plus, au
bout d'un moment j'ai aperçu une petite plage cachée sous les
arbres, une plage pour crabes étant donné que la végétation avait
tout envahi et qu'il n'y avait aucun coin de sable sec pour poser sa
serviette. De toute façon ma serviette était restée sur place,
j'étais juste parti faire un tour avec le sac à dos et mon maillot
de bain. J'ai continué le tour de l’île en allant d'une de ces
criques à une autre, en marchant tantôt dans l'eau tantôt en
enjambant des rochers plus ou moins glissants.
Pulau Sulug |
La compagnie des bateaux
m'avait forcé à rentrer dès 15 heures, m’avertissant qu'il
allait faire mauvais dans l'après midi. Ça ne s'est pas produit, il
a fait beau toute la journée. D'un autre côté, de rentrer tôt ce
n'était pas plus mal, ayant eu suffisamment de soleil comme ça pour
aujourd'hui. Avant de partir j'ai pris un dernier bain avant 9 jours.
Car les jours suivants n'auront rien à voir avec la plage. Je pars
faire un safari le long de la rivière Kinabatangan où l'on
rencontre crocodiles, éléphants, singes et autres grosses prises.
Le safari dure trois jours et deux nuits en dormant sous des huttes
dressées dans la jungle dans un confort spartiate. Il paraît que
c'est un enfer vert, avec plein de bruits la nuit et de créatures
qui passent. Ça ne me dérange pas, il faut bien en passer par là
pour voir ces satanées bestioles ! Je fais ce safari avec Uncle
Tan, une compagnie qui a pignon sur rue pour ce genre de tour. Sur
leur site internet ils mettent en garde concernant les crocodiles qui
patrouillent souvent dans le secteur. Ils ont déjà vu des cochons
entiers disparaître sous leurs yeux et il est fréquent de voir des
bébés crocodiles nager dans les lacs aux alentours, rendant la
baignade peu conseillée, les mères ne devant pas être bien loin.
Il n'y a jamais eu d'attaques sur le camp. Jusqu'à présent... On va
essayer de rentrer en un morceau !
Pulau Mamutik |
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